Le grand Imam d’al Azhar, Ahmed el-Tayeb de l’Egypte a reçu ce vendredi 28 avril, le Pape François au Caire pour une visite de deux jours. Deux semaines après le double attentat sur deux églises orthodoxes ayant couté la vie à plus de 46 personnes, cette visite reste un message fort que le pape entend lancer pour un dialogue islamo-chrétien en Egypte.
A majorité musulmane et ayant une minorité chrétienne qui compte environ 800 000 catholiques et plus de 8 millions de coptes orthodoxes, l’Egypte est un pays où la cohabitation confessionnelle a très souvent été ébranlée et mise en cause par des attentats de la part de Daesh. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certains ont été très sceptiques sur la visite. Le Pape va-t-il prendre le risque de faire une visite dans l’un des pays les plus menacés par l’intégrisme religieux ?, s’interrogeaient-ils.
Risque ou pas, il l’a fait. Le Pape François est arrivé à la conférence pour la paix environ vers 16h sous les applaudissements de l’assistance. S’en est suivi tout juste après, un moment de silence en hommage aux victimes du terrorisme.
Tout juste après s’être entretenu avec le grand Mufti, Ahmed El-Tayeb de l’Egypte , le Saint père a rencontré son homologue le pape copte orthodoxe TawadrosII pour lui apporter son soutien et la solidarité de l’église catholoque. « Il y a une attente spéciale du fait que l’invitation est arrivée du président de l’Égypte, du patriarche des coptes catholiques et du grand imam d’Al-Azhar », a dit le pape. La visite sera clôturée samedi par une messe devant plus de 30 000 fidèles au stade de Caire
Cette visite hautement symbolique, intervenue dix-sept ans après la visite de Jean-Paul II, n’est pas exempte d’aspect politique. En effet, le Pape a été très tôt reçu au Palais par le président Abdel Fattah al-Sissi. Une rencontre jugée très politique et extrêmement importante par les autorités égyptiennes qui espèrent « profiter de l’image positive du Pape dans le monde », selon RFI.
Ousmane Thiam