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Casablanca: Arsène Wenger décrypte le leadership et encense Walid Regragui

Mais l’autre grande figure de la soirée n’était autre que Walid Regragui, sélectionneur des Lions de l’Atlas, qui a reçu des éloges appuyés de Wenger tout au long de l’échange.

Wenger : « Il faut des leaders, l’homme est un imitateur »

Interrogé sur la notion de leadership, Arsène Wenger a partagé une analyse profonde en expliquant que l’homme est avant tout un imitateur plutôt qu’un initiateur et qu’il aime faire ce que les autres font. Selon lui, il faut des leaders pour guider les autres, donner une direction et inspirer.

Il distingue plusieurs types de leaders. D’abord, le leader inné, celui qui se démarque naturellement car il pense être fait pour montrer la voie aux autres. Ensuite, il y a le leader de circonstance, celui qui devient leader par nécessité, selon les situations. Si demain vous m’amenez dans la forêt avec un groupe de personnes et qu’il faut survivre, je ne serai pas leader, illustre-t-il. Enfin, il parle du leader d’expertise, un leader technique dont la supériorité pousse les autres à le suivre. Dans mes équipes, j’avais Thierry Henry, il était tellement meilleur que les autres que son talent suffisait à faire de lui un leader.

Sur son propre parcours, Wenger avoue qu’il ne s’est jamais perçu comme un leader. Je ne pensais pas du tout être un leader. Ce sont toujours les autres qui m’ont mis dans cette situation. À 22 ans, alors que je jouais à Mulhouse en deuxième division et que nous n’étions plus payés, mes coéquipiers m’ont demandé d’aller négocier avec le président. C’est là que tout a commencé. Il explique aussi que dès le début de sa carrière d’entraîneur, alors qu’il n’avait que 33 ans et dirigeait des joueurs plus âgés que lui, il n’a jamais eu de problème d’autorité car le respect s’acquiert naturellement dans le travail quotidien.

Le leadership de Walid Regragui salué

Revenant sur le parcours exceptionnel du Maroc au Mondial 2022, Wenger a souligné la connexion unique entre Walid Regragui et ses joueurs. Ce qui m’a frappé pendant toute la durée de son expérience à Doha, c’est qu’on sentait une vraie connexion entre lui et le groupe. Et ça, un entraîneur ne peut pas tricher là-dessus.

Pour Wenger, un grand leader doit savoir entrer dans l’esprit des autres. Il doit avoir envie de connaître l’autre, de sortir de soi et de comprendre qui est en face de lui. Ensuite, il doit avoir envie de servir, d’aider, et surtout de faire confiance. La confiance ne se donne pas à moitié.

Le coach français estime que le football repose aussi sur la liberté et l’épanouissement individuel. Un joueur est heureux quand il sent qu’il peut exprimer son talent dans l’équipe. Il insiste également sur l’importance du développement personnel qui, selon lui, ne s’arrête jamais. J’essaie aujourd’hui d’être meilleur qu’hier. Et le développement personnel repose sur la curiosité, la curiosité des connaissances, mais aussi la curiosité sociale. Discuter avec les gens, comprendre ce qui se passe, ce qui se fait de nouveau.

Avec cette vision, Arsène Wenger a offert une leçon inspirante sur le leadership, où la capacité à comprendre, à faire confiance et à évoluer en permanence est la clé du succès. Un message qui résonne parfaitement avec l’histoire récente de Walid Regragui et des Lions de l’Atlas.

Hicham Bennani

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