Comment Halilhodzic a « secoué » Sofiane Boufal avant la CAN
Il s’est métamorphosé lors de cette CAN-2021. Celui que l’on compare le plus souvent au Brésilien Neymar est « le sauveur du Maroc ». Mais pas seul. Avec son but victorieux contre le Ghana, et son entrée bouleversante contre les Panthères du Gabon, Sofiane Boufal dit bel et bien qu’un Lion ne meurt jamais.
Il est petit de taille et mince. Mais par sa technique, il a fait tourner et retourner les défenses les plus coriaces du monde. Son but maradonesque avec Southampton contre West Bromwich en Premier League décrit parfaitement ce dont il est capable quand il est au top de sa forme.
Entré en jeu seulement à la 81e minute, il avait libéré le St Mary’s stadium à cinq minutes de la fin. Et de quelle manière ! Après avoir récupéré le ballon dans son propre camp, il s’est lancé dans un rush exceptionnel dribblant tout ce qui se dresse devant lui, pour conclure avec une frappe pleine de sang-froid. Un bijou.
Natif de Paris, Boufal a fait presque tout le tour des championnats européens. A 28 ans, il a déjà émerveillé de ses œuvres les publics de France, d’Angleterre et d’Espagne. Passé par Lille, Southampton et le Celta Vigo, il a, à chaque fois, entendu dire Waww! Quel génie ! Mais. Ça rappelle un peu un certain Hatim Benarfa.
Toutefois, l’actuel sociétaire de l’Angers SCO a vraisemblablement fait de cette CAN l’occasion à ne pas laisser filer pour dire haut et fort: je suis là, je peux faire la différence quand ma sélection a besoin de moi.
En effet, le N°17 marche désormais sur les pas d’un Lion qui a tant honoré ce numéro. Marouane Chamakh.
Il a, enfin, épuré son jeu et sa technique, les mettant d’abord et avant tout au profit du collectif. Résultat: il marque des buts pour le plus grand bonheur de ses supporters marocains.
Pour ce match éliminatoire contre le Malawi (8ès de finale), Boufal semble bien déterminé à continuer sur la même voie. Descendant tout seul du bus national comme il l’y avait remonté, il avait l’air concentré et la confiance se dégageait de lui.
« Je travaille bien pour retrouver mes marques. Je me sens bien », a-t-il dit dans une déclaration à la presse après le match contre le Gabon.
« Ma mission est de marquer ou donner des passes décisives », a-t-il mis en avant, notant qu’il veut mettre encore plus de buts et que la sélection aille le plus loin possible.
Mais comme, tout le mérite revient au Sir Alex Ferguson de faire de la machine portugaise Cristiano Ronaldo ce qu’il est devenu aujourd’hui, Vahid Halilhodzic a eu, en quelque part, un « petit quelque chose » à apporter dans le jeu du « Neymar marocain ».
Pour ce faire, le franco-bosniaque a usé de sa manière que tout le monde connaît désormais. Il l’a secoué.
« Tu as 28 ans, tu n’as pas beaucoup marqué en équipe nationale », lui a-t-il lancé pendant la préparation de la CAN.
« Qu’est-ce qu’on peut changer ? », ajoute le coach.
Cependant, et en stratège qu’il est, le sélectionneur a adopté la technique « du chaud et du froid ». « J’ai essayé de le responsabiliser et je lui ai dit que c’est toi qui vas nous délivrer ». Tout à fait monsieur Vahid Halilhodzic. Avec l’effort collectif de ses coéquipiers, Boufal a bien délivré le Maroc.
S.L. (avec MAP)