Sport

Trois ans de prison pour un ex-coach du Moghreb de Fès

L’ex-footballeur Franck Dumas, champion de France en 1997 avec Monaco, ancien entraîneur du Moghreb de Fès , a été condamné mardi en son absence à trois ans de prison ferme pour une dette fiscale de 557.496 euros sur trois ans.

Accusé par le fisc d’avoir sous-déclaré ses revenus entre 2011 et 2013, Dumas, 48 ans, aujourd’hui à l’étranger, « aurait dû s’acquitter de sa dette. D’autant qu’en 2012, il a perçu de son employeur 1,395 million d’euros », dont 730.000 euros non imposables, après avoir été limogé du Stade Malherbe, a expliqué le président du tribunal correctionnel de Caen, Christophe Subts.

Mais « après avoir fait le tour du ballon rond, voilà qu’il fait le tour du globe terrestre » et l’administration peine à recouvrer la somme, a commenté le procureur adjoint, Jean-Pierre Triaulaire.

Limogé de Caen, qu’il entraînait depuis mai 2005, Dumas a ensuite entraîné Arles-Avignon, avant de partir pour le Maroc (au Moghreb de Fès), le Laos et le Cambodge, selon le tribunal. En août, il se trouvait visiblement en Guinée équatoriale puisqu’il a écrit de ce pays à la justice, selon le tribunal. Dans son courrier, l’ex-défenseur promettait de venir au procès en France et de payer sa dette grâce, selon lui, à la « solidarité » de ses amis, ont précisé les juges.

Mais l’entraîneur a finalement fait faux bond à la justice qui n’a jamais pu l’interroger. Il a été jugé par défaut, sans avocat pour le représenter.

« Je frémis à l’idée d’oublier 10 ou 30 euros sur ma déclaration d’impôts. Ce n’est pas le cas de Dumas », a observé le président du tribunal.

En 2012, par exemple, « 450.000 euros arrivent sur le compte joint de Dumas et de sa compagne mais ce compte est transformé en compte personnel (de la compagne, NDLR). Et voilà comment 450.000 euros passent sous le nez de l’administration fiscale », a détaillé M. Subts, jugeant également « scandaleux » l’attitude de la compagne. Cette femme « a au moins une responsabilité morale », a averti le magistrat.

Dumas « fait un chèque de 50.000 euros par-ci, un chèque de 50.000 euros par-là, mais on ne sait pas à qui », a aussi relevé le magistrat.

L’ex-défenseur « avait la réputation de mener grand train. Il faisait des retraits d’espèces importants. Il était semble-t-il joueur au casino. Il n’avait aucune difficulté à dilapider son argent », a expliqué au tribunal Michel Dieder, inspecteur principal des finances publiques.

« Il y a eu quelques versements significatifs (au fisc, ndlr) avant que ça dérape », lorsque l’ancien joueur est parti à l’étranger, a toutefois ajouté le fonctionnaire, estimant que Dumas avait essayé d’endormir l’administration.

Joint par L’Equipe, Franck Dumas a indiqué au quotidien qu’il allait « évidemment faire appel ». Mais étant absent au procès mardi, il devra en fait faire opposition à ce jugement afin d’être rejugé par un tribunal de première instance et non par une cour d’appel.

« Et je serai là au procès. La partie adverse savait très bien que je ne pouvais être là aujourd’hui. J’ai prévenu tout le monde », a affirmé Franck Dumas à l’Equipe. Selon le journal, l’ex-joueur est toujours en Guinée équatoriale « où il collabore avec la Fédération de football ».

Né à Bayeux (Calvados), formé au Stade Malherbe de Caen, Dumas, dont le casier judiciaire était jusqu’alors vierge, a fait l’essentiel de sa carrière de joueur à l’AS Monaco.

Le Normand s’était forgé une réputation de colérique sur le terrain.

En 2009, il avait été exclu d’un match, puis suspendu pour deux autres, par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) pour des propos tenus à l’égard d’un arbitre dans les vestiaires à Grenoble lors d’un match finalement perdu 2-1 par Caen.

(avec AFP)


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