Ahmad Ahmad dévoile ce que le président de l’EST lui a dit
Dans un long entretien accordé à France Football, le président de la CAF, Ahmad Ahmad, est revenu sur les affaires qui secouent actuellement l’instance footballistique.
Au sujet de la finale de la Ligue des Champions d’Afrique, qui sera finalement rejouée, le patron du football africain a affirmé avoir essayé « de ramener tout le monde à la raison », mais sans succès.
« J’ai même reçu des menaces du président de l’Espérance. Ce dernier a lancé: ‘Vous voulez la révolution?’ Que pouvais-je faire? Depuis l’an dernier, dans nos compétitions, le VAR fonctionne partout, sauf en Tunisie! Je doute que ce soit une coïncidence. Nous ne pouvons plus accepter ces dérapages, cette confusion à cause du non-fonctionnement du VAR. Déjà, le match aller avait créé des problèmes et l’arbitre a été suspendu. Donc, la CAF est déterminée à prendre des mesures très sérieuses », a-t-il indiqué.
Concernant les soupçons de corruption qui avaient conduit à son interpellation à Paris, Ahmad a tenu à mettre les choses au clair.
« Ce sont des mensonges! En 2017, la CAF n’avait même pas un service dédié à l’approvisionnement de matériel ou aux appels d’offres, elle n’avait plus d’équipementier. Il a fallu en trouver un en urgence pour le CHAN. Avec Puma, vu le délai, il n’y avait pas la certitude d’être livré à temps. J’ai dit: ‘Ce n’est pas possible!’ J’ai alors réalisé l’étendue de la corruption à la tête de notre service marketing en charge de ce dossier. D’ailleurs, son directeur a avoué », a-t-il indiqué.
Et d’ajouter: « J’ai alors alerté Adidas Egypte mais le stock était insuffisant. J’ai donc demandé à mon ‘attaché’ (Loïc Gérand, proche du directeur de Tactical Steel, ndlr) de contacter une personne de sa connaissance dans ce secteur. Lui pouvait nous fournir. C’était une opération d’urgence! Je sais que, dans ce dossier, personne n’a osé faire une magouille », a-t-il indiqué.
Ahmad a été arrêté début juin par les autorités françaises, puis relâché sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui, dans le cadre des investigations liés à la rupture, par la CAF du contrat avec Puma pour s’engager avec la société Technical Steel.
En effet, selon l’ex-secrétaire général de la CAF, Amr Fahmy, Ahmad Ahmad serait proche d’un dirigeant de l’entreprise française, ce qui aurait favorisé la signature du contrat. Le Malgache s’était pourtant défendu, en avril dernier, et avait assuré que toutes les décisions sont prises de manière transparente.
Dans un autre registre, Ahmad a catégoriquement démenti les accusations de harcèlement sexuel portées à son encontre. « Pour un Malgache et un musulman, harceler une femme, c’est banni! C’est une maladie des pays développés ou alors le fait d’un malade mental. Personne ne peut croire à cet argument. Si j’aime une fille, je la courtise, c’est tout ! Si elle m’aime, je sors avec elle, si elle ne m’aime pas, tout s’arrête ! Je ne l’oblige pas », a-t-il dit.
Et de poursuivre: « Des salariées de la CAF ont envoyé des lettres à la FIFA pour certifier qu’il n’y avait pas de harcèlement sexuel à notre siège. Elles ont aussi dit que l’ancien secrétaire général était allé les voir pour qu’elles fassent de fausses déclarations à mon encontre ».
S.L.