L’affaire de la pro-polisarienne Leïla Aïchi prend de l’ampleur
La semaine passée a été marquée par une forte mobilisation sur les réseaux sociaux marocains, pour faire échec à la candidature de la pro-polisarienne Leila Aichi. Cette dernière a été présentée par le mouvement « En Marche » sur la liste de l’une des plus importantes circonscriptions de l’étranger avec 152.000 Français inscrits sur les registres consulaires couvrant 16 pays d’Afrique dont ceux du Maghreb.
Une affaire qui est loin d’être terminée, puisque de nombreux acteurs de la société civile commencent à s’activer. Ils dénoncent cette candidature « qui s’inscrit en porte-à-faux par rapport à l’élan démocratique » que connait la France aujourd’hui.
« L’élan démocratique, salué dans le monde entier est en passe d’être gâché après la publication de la liste des candidats de « La République En Marche » pour les élections législatives », peut-on lire dans une pétition lancée vendredi.
« L’investiture de cette candidate sectaire dans une circonscription ou les électeurs installés au Maroc sont les plus nombreux ne peut pas passer », insiste la pétition, signée par de nombreux franco-marocains qui demandent à la commission d’investiture de « proposer un candidat qui rassemble et non pas un chantre du séparatisme servant un agenda politique sournois guidé depuis Alger ».
Pour le journaliste et politologue Mustapha Tossa « les Marocains de France, ainsi que les Français et binationaux du Maroc ont raison de s’indigner de l’investiture de cette candidate notoirement connue pour ses prises de postions hostiles au Maroc et sa volonté déclarée de semer la zizanie et la confusion dans la relation entre Rabat et Paris », a-t-il déclaré à la MAP. Il ajoute que cette investiture est de nature à « polluer les excellentes relations entre la France et le Maroc et il est dans l’intérêt du mouvement En Marche qui aspire à avoir une majorité parlementaire et du Président Emmanuel Macron de ne pas avoir dans ses équipes des personnalités pyromanes ».
Pour sa part, le militant associatif Ahmed Ghayet, très suivi sur les réseaux sociaux, dénonce « une grave erreur à dépasser ».
« Cette candidate ne représente pas la position officielle de la France » dans la mesure où elle « a pris position pour le polisario » donc « il est hors de question qu’elle soit investie candidate », affirme cet ancien conseiller de Martine Aubry et d’Elisabeth Guiguou qui se dit extrêmement »choqué » d’avoir appris son inscription sur cette liste électorale.
Il pense que « M. Macron n’était pas au courant et que ça s’est fait entre la commission d’investiture de En Marche et le Modem que préside François Bayrou », a-t-il confié. Et d’insister sur le fait « que dans l’intérêt de la communauté des Français à l’étranger et de l’intérêt de la communauté marocaine en France il faut réparer cette injustice ».
« Il y a des actions tous azimuts des franco-marocains en France et des franco-marocains au Maroc qui ont lancé une pétition pour demander à ce que cette candidature soit retirée », précise Ahmed Ghayat.
Les élus du Cercle Eugène Delacroix qui oeuvrent pour la promotion des relations d’amitié entre le Royaume et la France se sont également dits, « profondément choqués » d’apprendre l’investiture de Mme Aichi, sénatrice de Paris, sur la 9eme circonscription des français de l’étranger, soulignant qu’elle n’a eu de cesse d’entretenir « des relations de connivence avec l’insignifiant groupe Polisario en vue de déstabiliser la relation séculaire qui unit la France et le Royaume du Maroc ».
Résultat: en attendant et en signe de solidarité, les comités En Marche du Maroc, du Sénégal, de Côte d’Ivoire et de Tunisie ne font plus campagne en attendant de voir la suite.
Quoiqu’il en soit, que vaut vraiment Leïla Aïchi pour que les Marocains lui donnent autant d’importance?
Même si son investiture est confirmée et retenue par le mouvement « En marche », ses prérogatives en tant que députée représentant les Français de la 9ème circonscription de l’étranger se limiteront à défendre les intérêts de ses électeurs et ses positions politiques n’engageront en rien l’Etat français. D’ailleurs, il faut bien se rappeler que l’épouse du Président François Mitterand, Danielle Mitterand présidait l’association « France Libertés » qui s’affichait clairement aux côtés des séparatistes de Tindouf, sans que cela affecte les relations entre les deux Etats, rappelle une source proche du parti « La République en marche ».
T.J.