Vive polémique en Espagne sur le statut de Sebta et de Melillia
C’est un livre de l’historien espagnol Charles Powell, intitulé « Roi et démocratie » qui a ressorti un vieux dossier que l’Espagne a essayé de garder secret pendant longtemps.
Le roi d’Espagne Juan Carlos aurait admis la possibilité de céder Melillia au Maroc et d’accorder un statut international à la ville de Sebta. C’était pendant une rencontre organisée en 1979 à Madrid avec le conseiller spécial du président américain Jimmy Carter pour discuter des problèmes que traversait l’Europe que le Roi Juan Carlos aurait exprimé cette intention.
Ces mots sont restés secrets, mais il y a trois ans, ils ont été rendus publics. Juan Carlos aurait affirmé que « le vrai conflit avec le Maroc ce sont les deux enclaves ». Il aurait dit aussi qu’il était possible de céder Melilla, car à l’époque elle ne comptait que 10.000 habitants, ajoutant que « cela allait susciter un mécontentement de l’armée, mais que ce n’était qu’une affaire de deux mois pour que tout soit oublié ».
En revanche, pour le cas de Sebta c’était plus compliqué vu le nombre d’habitants, et l’option retenue serait de lui accorder un statut international à l’instar de Tanger auparavant.
L’historien affirme, par ailleurs, que le roi Juan Carlos craignait la reproduction d’une réplique de la Marche verte qui avait été organisée trois ans plus tôt pour la récupération du Sahara marocain.
Ces informations ont suscité la colère des principaux partis de Sebta notamment, la coalition Caballas et le mouvement pour la dignité et la citoyenneté (MDyC) représentés à l’assemblée locale qui ont exigé de la maison royale des clarifications à ce sujet et revendiqué leur attachement au caractère espagnol irréversible des deux villes.
Quelques heures après, le porte-parole du gouvernement a démenti ces informations disant que « le gouvernement central n’accorde aucune valeur à des documents sur ce sujet puisés dans les archives des Etats-Unis », précisant que la position de l’Espagne a toujours été connue et claire.
De son côté le président du gouvernement de Melillia Juan José Imbroda a réitéré son invitation au Roi Felipe VI de visiter le préside. Ce serait, selon lui, la meilleure réponse à donner sur le caractère espagnol de la ville. « Peu importe que le palais royal publie un communiqué à ce sujet, l’important est que Felipe VI visite Melillia », conclut-il.
F.R.