Le PAM sollicité par Saad Eddine El Othmani pour sauver le gouvernement
Juste après la présentation de la déclaration gouvernementale devant les représentants de la Nation, Saad Eddine El Othmani s’est précipité à inviter le Secrétaire général du parti de l’authenticité et de la modernité (PAM).
Une initiative applaudie par une partie de l’opinion publique qui y a vu un autre indice de l’ouverture du nouveau Chef de gouvernement à toutes les composantes de l’échiquier politique, y compris et surtout aux partis de l’opposition. D’autres y ont décelé l’entame d’une normalisation entre le PJD et le PAM qui ne partagent rien en commun sauf leur appartenance au même pays.
Mais devant le Conseil national des femmes du PAM, Ilyas El Omari a tenu à mettre les pendules à l’heure et à révéler la teneur exacte de cette rencontre. Il a précisé que ses discussions avec El Othmani étaient intéressantes, d’autant plus qu’elles ont coïncidé avec la présentation du programme gouvernemental qui doit être soumis au vote d’investiture et au sujet duquel son parti a une appréciation négative.
C’est pour cela, dit-il que le Chef de gouvernement a été clair en demandant à ce que le PAM vote en faveur du programme, de peur que le gouvernement ne tombe au premier exercice, suite aux craintes de défection d’un certain nombre de députés de plusieurs partis, notamment de l’Istiqlal et du PJD, minés par des dissensions internes. La même crainte a été exprimée par rapport aux groupes appartenant aux partis de la coalition gouvernementale, notamment ceux de l’USFP et du Mouvement populaire traversés par des vents de contestation.
C’est dire que la majorité rassemblée par El Othmani est tellement fragile au point de solliciter un parti de l’opposition à sauver le gouvernement du naufrage. Mais, Ilyas El Omari continue à qualifier le programme du gouvernement de grande mascarade et a promis que son groupe parlementaire fort de 102 députés jouera pleinement son rôle d’opposition constructive. D’ailleurs, le PAM a constitué un cabinet fantôme chargé de suivre et d’analyser les actions de tous les départements ministériels.
T.J.