Othman El Ferdaous: parcours d’un jeune ministre pas comme les autres
Il s’appelle Othmane El Ferdaous. Rien qu’à l’évocation de son nom, c’est l’avocat, dirigeant de l’Union constitutionnelle et directeur du quotidien Rissalat Al Oumma (le message de la Nation) qui vient automatiquement à l’esprit. En effet, Othmane est bien le fils de Abdallah. Mais cette filiation n’est en rien dans sa nomination au poste de Secrétaire d’Etat auprès de Moulay Hafid El Alami, le ministre du commerce et d’industrie, puisque son père est en litige avec la direction de l’UC depuis des années.
Il est vrai que Othmane a grandi dans un milieu où la politique était le pain quotidien de ses parents qui entretenaient des relations étroites avec feu Mâati Bouaâbid. Cependant, c’est grâce à ses compétences et à son parcours, qu’il a mérité de siéger au gouvernement.
Il n’a que 38 ans et il est le benjamin de l’équipe gouvernementale. Né en 1979 à Casablanca, il obtient son baccalauréat en 1997 au Lycée Lyautey et part en France, comme une grande partie de ses pairs, pour étudier le Management à l’école supérieure de gestion de Nantes-Atlantique. Son diplôme en poche, Othmane intègre en 2000 la prestigieuse école sciences-po de Paris.
Et c’est au cours de ses études, qu’il a commencé à s’intéresser à la question palestinienne, dont il a étudié l’histoire et effectué même un bref séjour en Palestine. A son retour, il a écrit deux articles dans des revues spécialisées.
En 2003, il lance un projet de revue de presse mensuelle destinée aux grands décideurs et faisant la compilation de plusieurs articles et études touchant différents domaines que ce soit en économie, en politique ou en sciences sociales et humaines.
Cette expérience l’a incité à reprendre les chemins de l’école. Et cette fois-ci, il a choisi le fleuron du système d’enseignement français, l’Ecole Nationale de l’Administration (ENA), dont sont issus les meilleures élites françaises y compris des présidents de la république.
En même temps, il travaille jusqu’en 2006 en tant que conseiller chez Price Waterhouse Coopers, avant de rentrer au pays et occuper le poste de directeur chargé de mission chez Mena Media Consulting à Rabat.
Un soir, il a reçu un appel de la part de Mohamed Sajid, le Secrétaire général de l’UC, lui annonçant sa nomination au gouvernement. Othmane l’avoue sans complexe: « Je n’ai pas dormi trois jours après avoir reçu cette bonne nouvelle ».
Hicham Lamrani
