Karim Tazi livre son point de vue sur le départ de Benkirane
Il a soutenu le PJD au début de son mandat gouvernemental et a été très enthousiaste à l’idée de voir Benkirane accéder aux hautes fonctions de l’Etat. Karim Tazi a même été, un certain temps, presque un conseiller du Chef de gouvernement en qui il voyait la personne susceptible de mettre, enfin, le Maroc sur la bonne voie.
Mais au bout de quelques mois, Karim Tazi a commencé à déchanter et à critiquer ouvertement le rendement des ministres du PJD. Une position qu’il a constamment exprimée tout au long des cinq années de gestion gouvernementale. Entre-temps, le patron de Richbond a été séduit par le discours de la Fédération de la Gauche démocratique (FGD) au point d’adhérer officiellement au Parti socialiste unifié (PSU) de Nabila Mounib. Il ne fait d’ailleurs que perpétuer des traditions familiales de soutien aux partis de gauche, comme le faisait son défunt père avec le Parti de la Libération et du Socialisme (PLS) et le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS)..
Cependant, il a tenu à s’exprimer à titre personnel au sujet du départ de Benkirane de la Primature. Pour lui, c’est une conséquence logique des multiples erreurs d’appréciation du Chef de gouvernement désigné qui n’a pas su rassembler pour faire avancer le processus démocratique. Par ses écarts de conduite et de langage, il a fini par donner l’occasion au pouvoir de lui ôter le tapis sous le pied tout en respectant à la lettre les dispositions constitutionnelles.
Tazi a relevé que Benkirane n’était pas toujours bien vu par les cercles du pouvoir et il a fini par agacer, notamment en associant la stabilité du pays à l’existence du PJD. Ceci, alors que les revendications du mouvement du 20 mars n’ont jamais dépassé le seuil social et qu’il n’a jamais été question d’atteinte aux fondements de l’Etat.
Pour lui, Benkirane ne pouvait plus convaincre personne, même pas ceux qui lui ont donné leurs voix, puisqu’il n’a pas tenu ses promesses et s’est avéré trop brouillon dans la gestion des affaires publiques, conclut-il.
T.J