Formation du gouvernement: Benkirane « seul au monde »
C’est à l’unisson, que les leaders des partis politiques qui devaient constituer autour du Chef de gouvernement désigné, la majorité gouvernementale, ont exprimé leur désapprobation de la méthode choisie pour les consultations, laquelle a conduit à l’impasse.
Alors que Aziz Akhannouch observe un silence très révélateur et évite les journalistes, M’Hand Laenser du Mouvement populaire, Mohamed Sajid de l’Union constitutionnelle et surtout Driss Lachgar de l’USFP, ont adressé des critiques très sévères à l’adresse de Benkirane, responsable, selon eux, du blocage qui dure cinq mois déjà.
Leurs reproches concernent essentiellement la méthodologie et les tentatives de Benkirane d’imposer ses points de vue, loin de l’esprit du partenariat et de la démarche participative, à laquelle, ils appellent de leurs vœux.
Seul Nabil Benabdallah semble encore s’accrocher à son allié. Quoiqu’un communiqué du PPS, publié récemment par le bureau politique, laisse entrevoir une position plus démarquée du Chef de gouvernement, en appelant à l’application de larges consensus pour sortir du blocage. Ce qui pourrait être interprété comme une invite adressée à Benkirane, de ranger le carton rouge qu’il a brandi devant l’USFP.
En réaction à toutes ces critiques et positions, le patron du PJD persiste et signe et ne voit dans les déclarations des uns et des autres qu’un autre complot le visant, surtout à la veille du retour du Roi de sa tournée africaine.
Benkirane répète d’ailleurs que l’USFP ne fera jamais partie de son gouvernement et par conséquent, il n’adhère pas à la position des autres partis, qui souhaitent inclure le parti de la rose à l’équipe, au vu de son expérience et de son rayonnement international, susceptible de rendre le gouvernement plus fort et plus écouté par les partenaires étrangers du Maroc.
Le leader du PJD dit vouloir être reçu par le Souverain, dès son retour, pour une rencontre dont il attend les prémices d’un déblocage de la situation.
Comment? Benkirane voudrait solliciter le Roi, en tant que Chef d’Etat, à user de son pouvoir d’arbitrage. Or, cette disposition constitutionnelle concerne uniquement la situation de crise entre les institutions et pas entre les partis politiques. Et comme on sait que Mohammed VI respecte scrupuleusement la Constitution, on devine la suite du processus.
T.J.