Formation du gouvernement: Benkirane reconnaît enfin son échec
Près de cinq mois après avoir été investi de la mission de former le gouvernement, Abdelilah Benkirane compte rendre les clés au souverain, dès que celui-ci sera de retour au pays. C’est ce qu’il aurait avoué aux membres de son secrétariat général lors d’une récente réunion. « J’attends le retour du Roi, pour solliciter son arbitrage », a-t-il dit.
Cette décision intervient, après que le chef de gouvernement a échoué à briser le mur de glace qui le sépare des autres protagonistes, notamment de Aziz Akhannouch le président du RNI, avec lequel il a échangé plusieurs « amabilités », par le passé. En tout cas, lors de leur dernière rencontre, Benkirane avait fait une dernière offre de constitution du gouvernement, excluant l’USFP, mais incluant l’UC, qui a formé avec le RNI un seul groupe parlementaire.
Or, Aziz Akhannouch, Laenser, Sajid et Lachgar avaient auparavant signé un accord publié dans un communiqué, dans lequel, les quatre partis s’attachaient à la constitution d’un gouvernement fort, capable de relever les défis qui se dressent devant le Maroc. Apparemment, Aziz Akhannouch, qui a dit lors d’un meeting tenu à Casablanca, avec les cadres du parti, qu’il était un homme de parole, n’a pas accepté cette offre.
Le blocage perdure et toute sollicitation du Roi pour un éventuel arbitrage serait une démarche infructueuse, puisque le Chef de l’Etat, selon la constitution ne peut intervenir dans les différends entre les partis politiques. L’arbitrage ne peut intervenir qu’entre les institutions constitutionnelles, or, ce n’est pas le cas.
Comment sortir de cette crise qui ne dit pas son nom ? Le scénario le plus plausible est que le souverain décharge Benkirane et désigne une autre personnalité du PJD, pour essayer de trouver une majorité. Dans ce cas, la difficulté qui se présente réside dans le fait, que la direction du PJD, avait voté à l’unanimité son attachement à la seule personne de Benkirane. Celle-ci envisage même de revenir à l’opposition. Cependant, on voit mal, comment ce parti refusera une autre initiative royale, au risque de se voir isoler davantage.
Quoiqu’il en soit, l’article 42 de la constitution stipule que le Roi est le garant de la bonne marche des institutions. De ce côté-là, une autre solution de rechange est tout à fait envisageable.
T.J