Hamid Chabat règle ses comptes avec ses opposants
Les préparatifs du congrès du parti de l’Istiqlal semblent se dérouler comme le veut Hamid Chabat, le secrétaire général. Rompu à l’exercice des grandes manœuvres et de la liquidation de ses adversaires, qu’il a bien appris et exécutés, alors qu’il était à la tête du syndicat de l’UGTM, Chabat reste fidèle à ses habitudes.
Sous prétexte que trois membres du comité exécutif, ont osé signer une pétition dénonçant ses errements par rapport à la souveraineté de la Mauritanie, Hamid Chabat à fait comparaître Yasmina Baddou, Karim Ghallab et Taoufiq Hajira devant le conseil de discipline. Le verdict est lourd: gel de toutes leurs activités pendant dix-huit mois.
Autant dire que ces trois militants et responsables du parti, ne pourront pas être présents au prochain congrès et du coup prétendre, éventuellement, à évincer Hamid Chabat. Cependant, ils ont toujours le droit de faire un recours en appel pour espérer réduire la peine. Mais, puisque le congrès se déroulera vers la fin du mois de mars, ils n’ont plus aucune chance d’y participer.
Ainsi donc, Chabat écarte d’un revers de main trois prétendants sérieux, et il ne reste plus grand monde pour lui faire de la concurrence. En effet, les statuts du parti prévoient que seuls les membres du comité exécutif ont le droit de postuler au poste de secrétaire général. Par conséquent, il n’y a plus que Adil Douiri qui pourrait être dans la course. Mais ce dernier n’est pas vraiment impliqué et préfère s’occuper de ses affaires.
C’est dire que la voie est désormais libre pour Chabat pour trôner encore sur le parti de l’Istiqlal, malgré les résistances de plusieurs personnalités, notamment Abdelwahad El Fassi, qui conduit le courant Bila Hawada (sans relâche), mais qui semble résigné, à présent, à l’idée de la victoire finale de celui qui a tout fait pour écarter les traditionnelles familles qui ont régné sur le parti de Sidi Allal El Fassi.
A moins que les effets désastreux de l’article accusant l’Etat profond à vouloir le liquider, n’obligent le secrétaire général de l’Istiqlal à sortir par la petite porte.
T.J.