Voici les grands chantiers qui attendent le gouvernement
Le nouveau gouvernement, qui se formera dans les prochains jours suite aux résultats du scrutin du 8 septembre 2021, sera appelé à cocher les bonnes cases dans la liste des priorités pour relancer l’économie et réaliser la croissance attendue.
C’est une certitude : entre la crise sanitaire engendrée par le nouveau coronavirus (covid-19) et ses dégâts sur le plan économique et le besoin de lancer des réformes structurelles et structurantes, le prochain gouvernement aura du pain sur la planche.
C’est vrai que la voie est déjà tracée par le roi Mohammed VI avec le nouveau modèle de développement (NMD), le Fonds Mohammed VI pour l’investissement et le chantier de la généralisation de la protection sociale, mais il reste le travail le plus dur, à savoir la mise en œuvre et la concrétisation de ces projets.
Cette étape nécessite une intervention musclée et des décisions fortes de la part du nouvel exécutif pour y faire face dès sa nomination par le Souverain et le vote de confiance du parlement.
Pour commencer, le nouveau gouvernement doit revoir dans les plus brefs délais le projet de loi de Finances (PLF-2022) pour l’adapter à sa vision de la prochaine année budgétaire.
Le prochain gouvernement héritera de lourds dossiers à caractère économique, notamment le plan de relance de l’économie dont l’objectif est de redynamiser les secteurs de production, d’accroître leur capacité à créer des emplois et de la valeur ajoutée et à préserver les sources de revenu, à travers la poursuite de la mise en œuvre du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, dont l’activation se fait attendre, via le financement d’un ensemble des projets dans le cadre du partenariat public-privé (PPP).
Le constat est là ! La reprise de l’économie nationale se confirme, comme en atteste les indicateurs économiques des différentes institutions, mais certains secteurs, dont le tourisme, souffrent toujours des séquelles de cette crise sans précédent.
Ainsi, le prochain gouvernement est attendu sur le dossier de l’emploi, dont les chiffres font froid dans le dos, à commencer par le taux de chômage qui a atteint 12,8%.
En ces temps de crise, il s’avère nécessaire de revoir la stratégie de l’emploi et d’ajuster les mesures pour s’adapter aux nouvelles contraintes imposées par la pandémie.
L’Exécutif sera appelé également à réviser le système fiscal afin d’atteindre l’équité fiscale, garantir l’égalité et mobiliser les ressources fiscales pour financer les politiques publiques.
Ainsi, la loi-cadre portant réforme fiscale fixe les 5 priorités devant guider les politiques fiscales au cours des prochaines années, à savoir l’encouragement de l’investissement productif, la réduction des inégalités, la justice territoriale, le renforcement de la transparence et la consolidation de l’efficacité de l’administration fiscale.
Le prochain gouvernement devra également adopter une charte de l’investissement qui remplacera le cadre incitatif actuel par des mesures plus directes en faveur des entreprises en vue de renforcer l’attractivité du Maroc et contribuer à la relance escomptée.
Le rayonnement du « made in Morocco », le soutien à l’entreprenariat à travers le programme « Inteleka », la réforme des établissements et entreprises publics (EEP) et l’amélioration du climat des affaires, en poursuivant la mise en œuvre de la politique nationale de l’environnement des affaires couvrant la période allant de 2021 à 2025, figurent également dans l’agenda du prochain gouvernement.
Le plus grand défi de la prochaine composition gouvernementale est de se mettre en conformité avec les orientations du nouveau modèle de développement qui vise à moderniser le tissu économique actuel à travers l’intégration de la majeure partie du secteur informel et l’amélioration de la compétitivité.
Ce qui est sûr est que le prochain gouvernement aura la tâche difficile et ne pourra gagner la confiance des citoyens qu’en tenant un discours réaliste, cohérent et transparent loin des ornements et des entourloupettes d’antan.
S.L. (avec MAP)