Sahara marocain: un politologue marocain analyse la position française
La temporisation des autorités françaises à ouvrir un consulat dans la ville de Dakhla et à reconnaitre pleinement la marocanité du Sahara peut être expliquée par le fait que Paris n’a pas encore développée une position définitive en phase avec l’ère post-reconnaissance américaine de la pleine et entière souveraineté du Maroc sur son Sahara, a souligné le politologue marocain Mustapha Tossa.
Dans une déclaration relayée par Hespress, l’expert marocain a estimé qu’il y a deux facteurs derrière cette politique de temporisation des autorités françaises. Le premier se rapporte à la détermination de Paris à préserver des relations équilibrées avec les pays du Maghreb et le manque de volonté chez l’administration française d’entreprendre une rupture avec le régime algérien.
A cet égard, Tossa a expliqué que la France tente d’amorcer une réconciliation historique avec l’Algérie et d’appuyer politiquement la phase de transition, notant que Paris a pleinement conscience que dès sa reconnaissance de la pleine souveraineté du Maroc sur son Sahara, le régime algérien mobilisera toutes ses capacités pour nuire aux intérêts de la France.
Le deuxième facteur expliquant cette politique de temporisation de la France, selon le politologue marocain, est lié au développement d’une position européenne commune plus efficace et crédible envers les pays du Maghreb arabe ayant des litiges entre eux, notant que l’Europe n’arrive pas jusqu’à présent à développer cette position commune eu égard au conflit d’intérêt et d’agenda entre l’Allemagne, la France et l’Espagne.
Sur le même sujet, Tossa a relevé que la diplomatie française soutient lors des forums internationaux le plan d’autonomie marocain dans les provinces du Sud qui, selon elle, est l’unique solution aujourd’hui pour résoudre ce conflit.
Pour la France, cette initiative d’autonomie doit être approuvée par les Nations unies, a-t-il affirmé, estimant que Paris considère que cette étape onusienne doit précéder sa reconnaissance de la pleine souveraineté du Maroc sur son Sahara et l’ouverture d’un consulat à Dakhla.
CJ