Formation du gouvernement: encore un nouveau scénario !
La dernière réunion du secrétariat général du PJD a été mouvementée, puisque les débats étaient tiraillés entre ceux qui insistaient sur la participation de l’Istiqlal et ceux qui préfèrent l’écarter pour dénouer définitivement la situation.
Finalement, le chef de gouvernement désigné aurait opté pour un tout autre scénario, qualifié de médian. En effet, d’après des milieux proches de Benkirane, celui-ci va proposer à ses interlocuteurs un gouvernement restreint composé uniquement du PJD, du RNI et du PPS, puisque s’assurant déjà le soutien des 46 députés de l’Istiqlal, la majorité atteindra le total de 220 députés.
Un nombre largement suffisant pour gouverner « à l’aise ». Mais, pour cela, il faut que Aziz Akhannouch accepte de lâcher l’Union constitutionnelle et le Mouvement populaire. Ce qui n’est pas sûr, et Benkirane risque de se retrouver, encore une fois, dans une situation peu enviable, d’autant plus que les députés de l’UC et du RNI avaient formé un seul groupe parlementaire.
Autre point à l’ordre du jour des futures consultations, l’attribution au PJD de portefeuilles clés, notamment le ministère de l’économie et des finances, qui a toujours constitué l’origine de tous les soucis de Benkirane. En contrepartie, le RNI se maintiendra à la tête de la chambre des représentants.
Ce seront là, trop de concessions que devra faire Akhannouch, mais au vu de l’équilibre des forces actuel, le président du RNI a, semble-t-il plusieurs cartes en mains, alors que les marges de manœuvre du chef de gouvernement sont de plus en plus étroites. Pour le premier, accepter de se dissocier de ses alliés de l’UC et du MP serait une trahison qui le discréditerait aux yeux de beaucoup de monde. Pour le second, il est question de faire en sorte que l’urgence de la formation du gouvernement, impose des compromis des uns et des autres.
Cependant, au vu de ce qui s’est déroulé durant les trois derniers mois, autour des consultations, il semble que ce scénario casse-tête est voué à l’échec.
Taoufik Jdidi