Pourquoi le Secrétaire du Conseil de sécurité russe est en visite au Maroc
Quand un secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie se déplace dans un pays, c’est que l’agenda de ses négociations est bien fourni. C’est ce que laisse penser la visite qu’effectue Nikolaï Patrouchev au Maroc les 15 et 16 décembre. Bien entendu, le communiqué à l’issue de cette visite versera dans les généralités, d’autant plus que les discussions qu’il aura avec les responsables marocains, jusqu’au plus haut niveau, seront entourés de confidentialité.
On devinera aisément que certaines questions qui seront débattues, lors de ces rencontres, ont trait à l’actualité internationale. Il s’agit de faire le point, entre autres, sur la situation en Syrie et ses répercussions régionales et internationales. Sur ce sujet, le récent communiqué publié par le ministère des affaires étrangères, en réponse aux déclarations d’Abdelilah Benkirane sur le rôle de la Russie en Syrie, est venu à point nommé pour clarifier la position officielle du Maroc dans ce dossier épineux. Le Maroc y dit en substance qu’il appuyait la position de la Russie dans ce conflit, tout en déplorant les drames humanitaires qui l’accompagnent. Tout est clair et net et le message a été bien capté par Moscou.
En dépêchant Patrouchev, qui est l’une des personnalités les plus proches du président Poutine, le Kremlin veut se montrer très réceptif aux autres dossiers qui concernent le Maroc directement, notamment la question du Sahara et la lutte contre le terrorisme dans cette zone à fortes turbulences.
Mais, il y a également la question du gazoduc entre le Nigeria et le Maroc, qui suscite l’intérêt des dirigeants russes, étant donné son aspect qui peut chambouler bien de données géostratégiques. Ceci, d’autant plus que certains analystes marocains, se sont empressés dans des sorties médiatiques, de lier la mise en place de ce projet de la perspective de diminuer la dépendance de l’Europe occidentale vis-à-vis du gaz russe, ce qui porterait atteinte aux intérêts vitaux de Moscou.
Taoufik Jdidi
