Benkirane et Akhannouch: ce qu’ils se sont dit…
Le chef de gouvernement désigné a rencontré Aziz Akhannouch, le président du RNI. Les deux leaders devaient dissiper quelques malentendus survenus après les déclarations de Benkirane critiquant sévèrement le chef du parti de la colombe. Il y avait un semblant de rupture entre les deux hommes que la rencontre furtive, qui les a réunis à l’aéroport de Marrakech à l’occasion du départ du Roi vers l’Ethiopie, n’avait pas réussi à colmater.
Une heure et demie durant, les deux responsables ont fait un tour de toutes les questions de discorde, notamment, le rôle de l’Istiqlal, l’alliance RNI-UC, la nature du gouvernement et les grandes missions qui lui sont dévolues.
Il faut bien souligner que Benkirane a surpris son interlocuteur en réussissant à rallier l’USFP et à assurer la majorité gouvernementale. Cette tactique passe mal du côté du RNI qui doit, désormais, discuter avec un Benkirane plus fort et plus rassuré. D’ailleurs, un quotidien proche du PJD n’a pas hésité à titrer que les règles du jeu avaient changé, dans une allusion à la nouvelle situation qui s’est créée après l’annonce officielle, par Lachgar, de l’adhésion du parti de la rose à l’équipe gouvernementale.
Mais le RNI ne veut pas jouer les seconds rôles et n’être qu’une éternelle roue de secours, après avoir sauvé le précédent gouvernement d’une chute inéluctable. Fort de sa contribution à l’action gouvernementale à la tête de ministères stratégiques, le RNI prétend légitimement à un rôle central.
Benkirane et Akhannouch se sont donc séparés sans avoir abouti à un accord. Ils ont décidé de poursuivre les consultations après le retour du leader du RNI de la prochaine tournée africaine du Roi en Zambie et au Nigéria. C’est dire que le suspense reste entier.
Taoufik Jdidi