Politique

Le RNI, une pièce maîtresse dans l’architecture gouvernementale

Il paraît que la rencontre qui a eu lieu entre le chef de gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane, et le nouveau président du RNI, Aziz Akhannouch, va chambouler bien des données se rapportant à la formation du nouveau gouvernement.

Après les premières consultations, seuls deux partis ont clairement défini leur position. Il s’agit du parti de l’Istiqlal dont le conseil national a pris la décision unanime de participer au gouvernement et du parti du progrès et du socialisme (PPS) dont le comité central est allé dans le même sens.

Les autres entretiennent encore le flou, surtout le Mouvement populaire de Mohand Laenser qui a réuni son conseil national, mais n’a pris aucune décision, laissant le soin au bureau politique de trancher. Or, plusieurs courants se tiraillent au sein de ce parti. Il y a ceux qui sont pour la participation sans condition et ceux qui veulent mettre la barre très haut. Cette situation a fini par irriter Benkirane : les membres du secrétariat général du PJD optent pour l’écarter, d’autant plus que le RNI, renforcé par son alliance avec l’Union constitutionnelle, constitue une pièce maîtresse dans l’architecture gouvernementale. Mathématiquement, l’Istiqlal avec 47 députés, le RNI-UC avec 56 députés, le PPS avec 12, puis les 125 députés du PJD, cela donne une majorité plus que confortable.

Dans cette logique, l’USFP, qui paraissait très intéressée par une participation au gouvernement, semble dernièrement sentir qu’elle n’a pas un poids suffisant pour imposer quoi que ce soit, même en s’adossant à Chabat. Ce parti n’a même pas réussi à réunir sa commission administrative ou son conseil national afin de prendre une position claire et nette. Et de son côté, Benkirane n’a pas caché à ses camarades du secrétariat général son refus de voir les socialistes siéger à ses côtés. « Chat échaudé craint l’eau froide ». Benkirane craint fort un revirement en cours de mandat des socialistes qui ne seraient pas sur la même ligne politique que lui. Par conséquent, et jusqu’à preuve du contraire, l’USFP est hors course et devra se complaire, encore une fois, dans son rôle d’opposant, aux côtés du PAM avec lequel Lachgar semble avoir rompu, en principe.
T. J.


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