Politique

Les lois sur la langue amazighe et la grève adoptés par le conseil des ministres

Deux importants projets de loi, sur le droit de grève et sur l’officialisation de la langue amazighe ont été adoptés au conseil des ministre lundi à Tanger.
L’adoption de ces textes marque la fin de la réforme constitutionnelle lancée par le Roi en 2011, en plein  Printemps arabe.
« Le conseil des ministres a adopté un projet sur « la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe, ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et dans les différents secteurs de la vie publique », affirme un communiqué du palais royal. Le gouvernement a également acté une loi sur l’Institut royal de la culture amazighe (Ircam).
Il a ensuite examiné une seconde loi « fixant les conditions et les modalités d’exercice du droit de grève ».
Les projets sur le droit de grève et sur la langue berbère, qui ont suscité de nombreux débats dans le pays, restaient à adopter pour mettre un terme au processus d’application des dispositions de la Constitution de 2011. Ils doivent encore être avalisés par le Parlement qui sera renouvelé après les élections législatives du 7 octobre.
La langue amazighe avait été reconnue en 2011 comme langue officielle, au côté de l’arabe, dans la nouvelle Constitution. Mais cette démarche devait être encore concrétisée par l’adoption d’une loi organique.
La loi définit notamment l’emploi de la langue amazigh dans l’administration, les collectivités territoriales et les services publics, son enseignement dans les écoles, son usage dans « l’information et la communication, la création culturelle et artistique ».
L’une des conséquences les plus notables de son officialisation a été l’apparition de l’alphabet Tifinagh sur les bâtiments publics, au côté de l’arabe et du français. Depuis trois ans, une chaîne TV diffuse aussi en Tamazight.
La loi sur la grève encadre strictement le droit de grève, interdit pour de nombreux fonctionnaires, et limité par un service minimum dans beaucoup d’autres secteurs (santé, transport, audiovisuel, secteur de l’énergie, ramassage des ordures…).
Le texte a été très décrié par les syndicats, et son adoption pourrait envenimer encore davantage les relations avec le chef du gouvernement « devenues exécrables » après la réforme des retraites et des fonctionnaires.
(avec AFP)


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