Les internautes lancent un hashtag en soutien à Omar Balafrej
Le député de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) a essuyé de nouvelles critiques de la part des parlementaires islamistes. Evoquant l’article 9 du Projet de Loi de finances (PLF) 2020 relatif à l’interdiction de la saisie des biens de l’Etat et des collectivités territoriales, finalement adopté, Omar Balafrej a fait savoir qu’il ne votait pas sans lire. « Je ne suis pas une bête de somme », a-t-il affirmé. Des propos qui lui ont valu d’être critiqué par des députés PJDistes.
En soutien au député de la FGD, des internautes ont lancé un hashtag sur Facebook « Ana machi b’hima » (je ne suis pas une bête de somme). Et Afaf Atif Assem a écrit: » Tous mes respects pour vous, M. le député! Comment d’autres parlementaires ont-ils osé bafouer les positions de la loi et celles d’avocats à propos de l’article 9, alors qu’ils sont censés avoir une connaissance approfondie des procédures législatives? ». Et de s’interroger également comment des députés ont pu voter et parapher un texte qu’ils n’ont même pris la peine de lire, qui n’a été l’objet d’aucun débat et dont ils n’ont pas eu l’occasion d’appréhender la teneur.
De son côté, Mohamed Amahrache a écrit sur sa page officielle Facebook que « ces gens-là ne méritent même pas d’être qualifiée « de bêtes de somme »(…). Ceux- là même qui votent des lois lésant le peuple! Salutations distinguées au député Omar Balafrej! »
En revanche, le député PJDiste, Hicham Bellamine, a riposté en qualifiant le député de la FGD de « phénomène électronique, pas plus ». Un jeune qui trace son chemin politique avec populisme. Et j’avais auparavant respecté certaines de ses positions qui représentaient une gauche propre et intègre ».
Cependant, s’insurge Bellamine, comparer des élus de la Nation à des bêtes » » est inacceptable et témoigne d’un manque flagrant de politesse et d’éducation. « J’estime qu’il doit faire preuve de discernement car le populisme et la bonne prestance qu’il démontre devant les caméras ne vont pas durer. Le chemin est encore long et le sérieux est un bien plus durable », conseille -t-il.
Par ailleurs, lors de le session de la promulgation du PLF 2020, Omar Balafrej s’était demandé pourquoi « ils » avaient peur de la démocratie. « Nous nous devons de relater comment les choses s’étaient passées après minuit, puis composer une commission qui aura pour tâche l’amendement de l’article 9 », souligne le député de la FGD.
Et de se demander s’il devait être le seul à délaisser le vote pour aller rejoindre la commission. Le président de celle-ci était venu « nous lire un rapport sans nous présenter nul document. Je ne pourrai jamais parapher un document que je n’ai pas lu! » et c’est là que Omar Balafrej a conclu avec cette phrase, source de cette polémique : »Je ne suis pas une bête de somme pour signer sans avoir lu! ».
Les parlementaires PJDIstes avaient alors expressément demandé au député de la FDG de retirer son dernier propos. Sa réponse était que ce n’est pas cela le vrai problème et qu’il retire le mot « b’hima ». Cependant, il a tenu à préciser qu’il ne signerait pas tant qu’il n’avait pas lu le rapport de la commission et qu’il ne présentera nulle excuse.
Et Omar Nalafrej a conclu avec le proverbe marocain « Lifih al fazz tayaqfaz », l’équivalent du proverbe français « Qui se sent morveux, se mouche »!
Larbi Alaoui et Mohamed Fernane