Politique

Pour ou contre la candidature de Hammad Kabbaj? That’s the question

La candidature du salafiste Hammad Kabbaj sur les listes du PJD pour les prochaines élections n’en finit pas de susciter la polémique.

Certains y voient un droit constitutionnel que tout citoyen peut exercer, nonobstant ses croyances, ses penchants idéologiques ou politiques.

Pour cette catégorie, Hammad Kabbaj est en droit de participer à la vie politique et d’exprimer ses opinions sur les faits socio-économiques et politiques du pays. « Personne n’est à même de lui contester ce droit, tant que l’intéressé exerce ses activités en conformité avec les lois du Maroc », nous explique un juriste.

D’ailleurs, Hammad Kabbaj, dans une récente déclaration, affirme que sa candidature ne signifie pas que s’il est élu, il va imposer aux gens ses croyances et les principes pour lesquels il se bat. « Je suis conscient que ma candidature suscite la peur au Guéliz, d’autant plus que cette circonscription est peuplée d’Occidentaux qui fréquentent les bars et les night-clubs et consomment de l’alcool. Bien que je sois évidemment contre cela, je ne vais pas interdire ces pratiques, mais seulement conseiller aux gens d’éviter tout ce qui est nuisible », a-t-il dit à l’AFP.

Hammad Kabbaj se montre très persuasif quant à l’implication des prédicateurs dans la vie politique lorsqu’il déclare : « La participation des prédicateurs à la vie politique n’est pas une pratique nouvelle au Maroc où ils ont pris part aux institutions avant et après l’indépendance ».

Pour lui, le salafisme marocain diffère des autres mouvements salafistes du monde arabe, car il est adepte de la doctrine malékite modérée et a été étroitement lié à la lutte nationaliste marocaine, assure-t-il, refusant toute proximité avec le wahhabisme saoudien.

Mais pour les opposants de Hamad Kabbaj, cette candidature est la preuve que les courants islamiste et salafiste veulent faire basculer le Maroc vers l’obscurantisme et remettre en cause les acquis démocratiques du peuple marocain.

Pour eux, les prises de position de ces courants sur la condition de la femme, notamment lorsque Kabbaj a défendu le mariage des filles âgées de neuf ans et quand le PJD a tout fait au parlement pour maintenir le mariage des mineures, sont des manifestations du projet rétrograde qu’ils préparent pour le Maroc.

Suite à cette candidature controversée, des militants de divers horizons ont créé un front national de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme. Ce collectif vise à s’opposer au discours religieux extrémiste et à tous les courants qui veulent torpiller les changements démocratiques et les efforts tendant à raffermir les valeurs des droits de l’homme en général, surtout les droits de la femme, dans la société marocaine.

D’autre part, le Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM) a décidé de désigner une grande militante comme tête de liste dans la circonscription de Guéliz. Cette annonce, quoique non officielle, a effrayé Hammad Kabbaj qui s’est adressé au clan de Ould Lâaroussia de Marrakech, dont l’ancrage électoral est très important pour le soutenir.

Ce qui est sûr, c’est que cette circonscription va bien s’enflammer pendant la campagne électorale.

K. B.


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