Ce qu’a dit Nasser Bourita à New York
La région du Sahel est l’illustration même du lien interdépendant entre le changement climatique, la sécurité et le développement durable, a affirmé, dimanche à New York, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita.
Dans une allocution à l’occasion de la tenue au siège de l’ONU d’une réunion consultative de la Commission climat pour la région du Sahel, Bourita a souligné que « la région du Sahel, à l’instar du Continent africain, est pénalisée indûment et disproportionnellement par les conséquences du réchauffement climatique auquel elle ne contribue quasiment pas ».
A cet égard, le ministre a relevé que l’organisation de cette rencontre à la veille du Sommet de l’Action pour le Climat « est une occasion idoine de porter nos messages aux Nations Unies et au monde », soulignant qu’une approche nouvelle est en place dans le cadre de la Commission Sahel. « Notre région est déterminée à prendre en main ses défis environnementaux », a-t-il fait savoir, ajoutant que « le Premier Sommet africain de l’action en faveur d’une co-émergence continentale, tenu en marge de la COP22, à l’Initiative du roi Mohammed VI, a permis de consacrer cet engagement ». A cet égard, Bourita a mis l’accent sur l’urgence d’un engagement responsable et solidaire, notant que « s’il y a aujourd’hui une promesse envers le Sahel qui devrait être enfin honorée, c’est de contribuer à rétablir les déséquilibres causés par les changements climatiques ».
En ce sens, il a rappelé qu’un engagement a été souscrit par les partenaires internationaux lors du Premier Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Commission Climat pour la Région du Sahel tenu à Niamey en février 2019, pour financer la mise en œuvre du Programme Prioritaire Régional de la Commission Climat de la région du Sahel, de l’ordre de 3,41 milliards de dollars.
« C’est une étape importante qui devrait se poursuivre pour apporter à cette Commission le plein soutien bilatéral, régional et international en vue de la réalisation du Plan d’investissement Climat (PIC-RS) dans sa totalité », a-t-il dit. Le Royaume du Maroc, en tant que pays partenaire fondateur, et surtout en tant que membre africain solidaire de la Région, est résolument engagé à contribuer à la mise en œuvre des conclusions pratiques du Sommet de Niamey, a poursuivi le ministre, ajoutant que conformément aux Très Hautes Instructions Royales, le Royaume reste engagé pour accompagner les actions de la Commission Sahel. Dans son message adressé aux Chefs d’Etat et de Gouvernement du Premier Sommet de la Commission Climat pour la Région du Sahel, SM le Roi avait annoncé que « le Maroc s’engage à prendre en charge les études de faisabilité pour finaliser le Plan d’Investissement Climatique. Par ailleurs, la Commission pourra compter sur le Centre de Compétences Changement Climatique du Maroc: 4C Maroc, notamment en matière de renforcement des capacités de ses membres », a rappelé le ministre. « Des étapes significatives ont été franchies dans la réalisation de cet engagement. Le 4C Maroc et la Commission Climat de la Région du Sahel ont mis au point les termes de références pour que le lancement de l’étude de faisabilité se fasse dans les meilleurs délais. Un montant de cinq millions de dirhams a été dédié à cette étude », a fait savoir Bourita.
La réunion consultative de la Commission Climat a été marquée par la participation de plusieurs ministres des Affaires étrangères des pays africains membres, ainsi que de représentants de la France, du Royaume-Uni, et du système des Nations-Unies.
La Commission Climat de la Région du Sahel regroupe 17 pays provenant de trois sous régions africaines : Afrique de l’Ouest, Centrale et de l’Est. Il s’agit du Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée Conakry, Djibouti, Ethiopie, Érythrée, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan, Tchad. La Guinée-Bissau vient d’être associé à cette Commission.