Opération Huelva: les gouvernements marocain et espagnol font le bilan
Les gouvernements marocain et espagnol ont tiré « un bilan positif » du recrutement de 14.583 personnes pour la campagne 2018-2019 des fraises et des fruits rouges dans la province espagnole de Huelva, affirmant que les personnes déplacées du Royaume constituent « un complément migratoire indispensable ».
« Le déplacement de 14.583 personnes de nationalité marocaine, dans le cadre d’un processus de migration régulière, ordonnée et sûre, a été positif pour les pays d’origine et de destination, mais surtout pour les personnes qui participent à cette campagne de migration circulaire », indique jeudi un communiqué conjoint des deux gouvernements à la suite de l’achèvement de cette campagne.
La campagne agricole de la province de Huelva, a-t-on souligné, « est un facteur très important de développement économique et d’emploi, où 5 millions de jours de travail ont été déclarés et pour lesquelles l’affiliation à la sécurité sociale au mois de mai 2019 a enregistré une moyenne de 91.291 inscriptions au régime spécial agricole ».
Les travailleurs espagnols ont représenté 42.979, les communautaires 21.894 et les extracommunautaires 26.418, ajoute le communiqué, notant que ces chiffres montrent que les personnes déplacées du Maroc constituent un complément migratoire indispensable compte tenu du volume d’embauche. Les personnes de nationalité espagnole ou étrangère résidant en Espagne représentent la grande majorité des ouvriers agricoles de Huelva.
Au cours de la campagne 2019, les deux gouvernements ont introduit des améliorations au niveau de la gestion et du suivi de la campagne, en augmentant le nombre de réunions et la fréquence des contacts, ce qui a permis de mettre en place une organisation appropriée permettant l’arrivée progressive des personnes qui viennent travailler selon un calendrier établi en fonction des besoins exprimés par le secteur.
Selon la même source, les autorités marocaines et espagnoles ont déployé des efforts très importants pour respecter des délais extrêmement courts. « Conscientes des progrès réalisés, elles se félicitent mutuellement d’avoir pu répondre aux besoins du secteur », poursuit le communiqué.
En outre, les deux gouvernements ont préconisé des améliorations dans le cadre du suivi et du contrôle des conditions de travail et de logement des personnes déplacées, en considérant qu’il est prioritaire de garantir l’égalité de traitement dans ces conditions.
Le ministère du Travail et de l’insertion professionnelle, à travers l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC), a organisé des séances d’information sur les droits et les conditions de travail ainsi que sur la sécurité et la santé au travail.
En Espagne, l’Administration générale de l’État, la Communauté autonome d’Andalousie, les entreprises participant à un Régime de responsabilité éthique, professionnel, social, les syndicats et les organisations non gouvernementales, ont coordonné leurs actions et ont contribué à assurer une prise en charge et une protection sociale des travailleurs, en accord avec leurs besoins et conformément à la réglementation, durant la campagne.
A cet égard, l’Inspection du travail a mis un accent particulier sur la fonction de surveillance et de contrôle du respect de la réglementation en matière d’ordre social, en introduisant un certain nombre de nouveautés, notamment l’adoption d’un protocole d’action visant principalement à renforcer les fonctions de contrôle auprès des entreprises employant des travailleurs recrutés dans le pays d’origine.
Des visites de contrôle sur la base de plaintes ou demandes spécifiques d’organismes ou des autorités judiciaires ont été effectuées, en plus de celles prévues dans le cadre du protocole.
Dans le cadre d’un partenariat entre le ministère du Travail et de l’insertion professionnelle et le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration, une série d’initiatives a été entreprise. Ces initiatives ont porté sur des activités de formation et d’apprentissage de la langue espagnole et des métiers, des activités culturelles dans les lieux de travail auxquelles les entreprises agricoles ont collaboré activement. Aussi et durant le mois sacré du Ramadan, des ftours collectifs ont été organisés en présence de l’ambassadeur du Royaume en Espagne.
Toutes les administrations concernées, relève-t-on de même source, « ont la ferme intention de continuer à perfectionner le processus de migration circulaire qui se déroule à Huelva depuis plus d’une décennie ».
En prévision de la prochaine campagne, des travaux d’améliorations sont en cours dans le cas où l’absence de travailleurs disponibles en Espagne serait à nouveau constatée. À cet égard, les efforts visant à garantir les droits du travail des personnes déplacées et leur protection sociale seront redoublés, impliquant de plus en plus la participation déjà considérable des différentes administrations territoriales ainsi que des organisations professionnelles, syndicales et non gouvernementales.
En outre, un accent particulier sera mis sur de nouvelles améliorations en matière de formation dont vont bénéficié les travailleurs pendant leur séjour pour ainsi développer des compétences professionnelles utiles en Espagne et dans leur pays d’origine, conclut le communiqué.
S.L. (avec MAP)