La liste de ceux qui risquent de quitter le gouvernement El Othmani
L’imminent remaniement ministériel va sûrement faire tomber des têtes, et non des moindres! Plusieurs ministres, hauts commis de l’Etat et secrétaires d’Etat vont en faire les frais. Et le parti islamiste ne va pas échapper à l’hémorragie annoncée, selon plusieurs observateurs de la scène politique nationale.
Dans ce sillage, Mohamed Zine Eddine a déclaré à Le Site info que le remaniement ministériel est devenu une nécessité primordiale, tant différents secteurs connaissent dysfonctionnements, retards et laxisme.
Et le professeur du droit constitutionnel de citer comme exemples, non exhaustifs, le tourisme, l’industrie dont le Plan d’accélération industrielle n’a pas atteint les objectifs assignés, ainsi que le dialogue social entre Exécutif et centrales syndicales.
Pour ces raisons, comme pour d’autres encore, Mohamed Zine Eddine soutient que plusieurs ministères et départements doivent impérativement connaître un remaniement. A l’instar, précise-t-il, du ministère des Affaires générales et de la gouvernance dont le PJDiste Lahcen Daoudi est titulaire.
De même que le professeur du droit constitutionnel croit savoir que plusieurs secrétaires d’Etat seront purement et simplement débarqués, ayant échoué dans les missions qui leur incombaient. Il pourrait s’agir de:
-Mohamed Najib Boulif (PJD), secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’Equipement, du transport, de la logistique et de l’eau, chargé du Transport;
-Mbarka Bouaida (RNI), secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du développement rural, des eaux et forêts, chargée de la Pêche maritime;
-Jamila El Moussali (PJD), secrétaire d’Etat auprès du ministère du Tourisme, du transport aérien, de l’artisanat, de l’économie sociale, chargée de l’Artisanat;
-Mounia Boucetta, secrétaire d’Etat auprès du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale;
-Hammou Ouhelli (RNI), secrétaire d’Etat chargé du Développement rural et des eaux et forêts;
-Fatna Lkhyel (MP), secrétaire d’Etat chargée de l’Habitat;
-Khalid Samadi, secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique;
-Mohamed El Gharras (MP), secrétaire d’Etat chargé de la Formation professionnelle;
-Rkia Derhem (USFP), secrétaire d’Etat chargée du Commerce extérieur;
-Lamia Boutaleb (RNI), secrétaire d’Etat chargée du Tourisme;
-Othman El Ferdaous, secrétaire d’Etat chargé de l’Investissement auprès du ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique;
-Nezha El Ouafi (PJD), secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’Energie, des mines, du développement durable, chargée du Développement rural.
Par ailleurs, Mohamed Zine Eddine affirme que le chef de gouvernement se trouve confronté à une équation des plus difficiles, voire à un dilemme. Il devra trouver un certain équilibre entre les différentes composantes de la majorité, d’une part. D’autre part, Saâeddine El Othmani devra compter sur les appétits avoués et exprimés auparavant par le Rassemblement national des indépendants.
En effet, le parti de la Colombe a dans son viseur des départements importants, tels que le ministère de la Santé et celui de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville. Pour rappel, lesdits ministère ont à leur tête, respectivement, Anass Doukkali et Abdellah Fassi Fihri, tous deux membres du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS). Ils pourraient tous les deux faire donc les frais de ce remaniement. Des bruits de couloir évoquent également Said Amzazi, qui ferait les frais des nombreuses grèves au sein de son ministère. En attendant, le suspense est à son comble dans le secteur de l’Education.
Le défi majeur d’El Othmani, a ajouté le professeur du droit constitutionnel, dans sa déclaration à Le Site info, sera donc de trouver les profils idoines « dont les compétences professionnelles et créatives sont dignes de la nouvelle génération ». Un autre défi attend le chef de gouvernement au tournant, celui de l’opposition « qui n’est pas celle de partis politiques, mais un courant pro-Benkirane au sein du PJD », selon Mohamed Zine Eddine. Ce qui augure, toujours d’après lui, d’une scission annoncée du parti islamiste et fera de celui-ci le grand perdant du futur remaniement ministériel.
Omar Cherkaoui n’est pas en reste non plus et, à son tour, enfonce le clou en ce qui concerne le fiasco des secrétaires d’Etat « ayant démontré qu’ils étaient incapables d’atteindre les objectifs respectifs assignés ». Pire, pour le politologue, la fonction de secrétaire d’Etat « n’aura servi qu’à deux objectifs: le clientélisme, avec son profit de butins obtenus par des portefeuilles ministériels, et la tentative de rehausser la représentativité de la gent féminine au sein du gouvernement ».
Dans une déclaration à Le Site info, Omar Cherkaoui a aussi cité les noms des secrétaires d’Etat qui risquent de faire les frais (et leurs valises avec!) du remaniement ministériel. Comme Mohamed Zine Eddine, il a nommé Mohamed Najib Boulif, Jamila El Moussali et Othman El Faerdouas, entre autres secrétaires d’Etat passiblement éjectables.
Larbi Alaoui