20 ans de règne: l’analyse de Aziz Akhannouch
Le Maroc a fourni de grands efforts pour combler les attentes de développement qui ont accompagné l’avènement du règne du roi Mohammed VI, mais l’investissement public ne peut à lui seul tirer la croissance, a affirmé le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Aziz Akhannouch, qui a plaidé pour «une juste redistribution des richesses».
«Le Maroc a fourni de grands efforts pour combler les attentes de développement qui ont accompagné l’avènement du nouveau règne. Notre économie a accéléré son rythme de croissance depuis vingt ans. (…) Le pari de l’arrimage du royaume à l’économie mondiale a été gagné (…). C’est en allant chercher de nouveaux gisements de croissance que le Maroc ambitionne de créer une économie plus solidaire, une croissance durable dont tous les citoyens recueillent les fruits. Ensuite, il faut veiller à une juste redistribution des richesses, qui passe d’abord par une meilleure insertion professionnelle de nos jeunes. C’est le défi majeur pour les années à venir », a souligné le ministre dans une interview au journal français « L’Opinion », publiée lundi.
Selon le ministre, « l’objectif premier des politiques publiques menées par les gouvernements successifs de Sa Majesté est d’élever le niveau de vie des citoyens, ce qui exige d’investir dans les secteurs productifs afin de tirer vers le haut le rythme de la croissance. Durant la première décennie 2000-2010, la forte croissance a permis de créer un stock d’emplois considérable. Le rythme actuel doit renouer avec cette dynamique. L’investissement public, déjà très élevé, ne peut à lui seul tirer la croissance. L’amélioration continue du climat des affaires, dont témoignent les progrès du royaume dans le classement Doing business, est de bon augure ».
Interrogé sur le fait que trois régions sur 12 concentrent près de 60 % du PIB marocain, le ministre a reconnu que « des écarts de développement subsistent », mais qu’« il ne suffit pas de les montrer du doigt pour les dépasser ».
« L’égalité des chances doit être désormais au cœur des politiques publiques, notamment dans l’éducation, la santé, l’emploi, des secteurs vitaux dans lesquels le gouvernement doit faire mieux », a estimé Akhannouch.
« Le programme de lutte contre les disparités sociales et territoriales, lancé par Sa Majesté, a été doté de 50 milliards de dirhams pour la période 2017-2021. C’est du concret. La régionalisation avancée, mise en place à partir de la Constitution de 2011, est un projet de règne, dont certains acteurs politiques doivent encore mesurer l’importance stratégique », a-t-il souligné.
S.L. (avec MAP)