Dialogue social: voici les objectifs du gouvernement
Le ministre de l’Emploi et de l’insertion professionnelle, Mohamed Yatim, a souligné mardi que le gouvernement veillera à mobiliser les ressources financières nécessaires pour mettre en œuvre l’accord du 25 avril 2019, en dépit des contraintes et des difficultés liées à la conjoncture économique régionale et internationale.
Dans une allocution à la veille du 1er mai 2019, Yatim a assuré que l’exécutif se fixe pour ambition en effet de soutenir le pouvoir d’achat des citoyens, de consolider la confiance entre administration et partenaires sociaux et économiques, de sorte à contribuer à la promotion des investissements et à la création d’emplois pour les jeunes, et d’offrir les services de base en termes d’enseignement, de santé et de logement pour les catégories sociales vulnérables.
Cet accord, a-t-il précisé, tend vers le renforcement de la protection sociale et l’amélioration du domaine législatif en œuvrant de concert avec les partenaires sociaux pour l’adoption de lois structurantes au niveau social. Il s’agit notamment de la loi organique sur le droit de grève et la loi relative aux modalités d’exercice du droit syndical, et de la révision de la loi relative à l’emploi selon une approche visant un équilibre entre les besoins de l’entreprise, la lutte contre la précarité de l’emploi et la préservation des droits acquis, a ajouté Yatim.
Le ministre a également relevé que le gouvernement s’assigne pour objectifs de promouvoir les libertés syndicales, d’institutionnaliser le dialogue social et de mettre en place une charte susceptible de servir la cohésion et la paix sociales.
Cet accord constitue, selon lui, le fruit d’une volonté commune des départements gouvernementaux et des partenaires économiques et sociaux de faire aboutir une série de réunions et de rounds de dialogue.
Il a dans ce contexte rendu hommage aux partenaires sociaux pour l’esprit de responsabilité et de compromis dont il ont fait preuve compte tenu de l’intérêt supérieur du pays, avec comme objectif de concilier entre amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs et compétitivité de l’entreprise, comme l’a appelé de ses vœux le Roi Mohammed VI dans son discours à l’occasion de la Fête du Trône.
Après avoir mis en avant les acquis réalisés en faveur de la classe ouvrière grâce à l’accord social du 25 avril, Yatim a précisé que celui-ci a prévu une série de mesures visant une augmentation générale des salaires pour 800.000 fonctionnaires des administrations, des collectivités territoriales et des établissements publics à caractère administratif pour une enveloppe budgétaire globale de 2,5 MMDH au titre de l’année en cours, pour atteindre sept milliards de dirhams en 2021.
L’accord, a-t-il poursuivi, prévoit en outre une augmentation des allocations familiales en faveur d’environ 400.000 fonctionnaires pour un budget annuel d’un milliard de dirhams, la création d’un nouveau grade pour les fonctionnaires dont le parcours de promotion s’achève au niveau des échelles 8 et 9, l’amélioration des conditions de promotion de plusieurs catégories de l’Éducation nationale, soit plus de 24.000 fonctionnaires pour une enveloppe budgétaire dépassant les 200 MDH. S’y ajoute l’augmentation du salaire minimum de 10% sur deux ans ainsi que des allocations familiales pour les salariés du secteur privé.
Il a, par ailleurs, passé en revue une série de programmes et de mesures ayant un impact direct et indirect sur l’amélioration du revenu de la classe ouvrière, à l’instar des programmes d’aide sociale dans le domaine de la scolarisation et la lutte contre la déperdition scolaire « Tayssir », l’élargissement du cercle des bénéficiaires des bourses d’étude, la généralisation du Régime d’assistance médicale (RAMED) dont les bénéficiaires ont atteint 7,4 millions de personnes à fin janvier 2018, soit 3,18 millions de familles.
Le ministre a d’autre part insisté sur la poursuite de la mise en œuvre de l’assurance maladie obligatoire (AMO) au profit des étudiants des établissements d’enseignement supérieur, tout en facilitant ses procédures afin d’encourager les étudiants à y adhérer. Le gouvernement œuvre aussi, a-t-il poursuivi, à accélérer l’application des dispositions de la loi organique 98-15 relative au régime de l’assurance maladie obligatoire de base pour les catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non salariées exerçant une activité libérale, et à poursuivre la mise en œuvre des programmes d’appui aux veuves et au Fonds d’entraide familiale.
Une telle orientation sociale sera consacrée dans le cadre de la Loi de finances 2018-2019 où la priorité sera accordée à l’enseignement, à la santé, à l’emploi et aux programmes de protection sociale, a conclu le ministre.
S.L. (avec MAP)