Maroc: un syndicaliste s’en prend au gouvernement
Le secrétaire national de la Fédération nationale de l’enseignement (FNE) accuse ouvertement le gouvernement El Othmani de ne point assumer les responsabilités qui sont les siennes.
Dans une déclaration à Le Site Info, Abderrazak El Idrissi affirme que le gel du Dialogue social est un acte irresponsable de l’Exécutif, ne prenant nullement en compte l’intérêt des filles et des fils du peuple et celui de l’enseignement public, « ce qui importe le plus pour la Patrie ».
Notre interlocuteur regrette également le report au 23 avril de la réunion, prévue initialement le 13 avril, entre le ministère de tutelle et les centrales syndicales les plus représentatives du secteur. « C’est seulement lundi dernier, à une heure tardive, que nous avions été avisés de ce report intempestif », fulmine El Idrissi.
Chose qui a décidé le Conseil national de la Coordination des enseignants contractuels à prolonger la durée du débrayage des enseignants-cadres des AREF, explique-t-il.
Ce prolongement des grèves, qui n’est pas si nouveau, ne devait pas servir de prétexte au ministère de l’Education nationale, de le formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour geler le Dialogue social, explique le secrétaire national de la FNE.
« Nous avions rencontré Saïd Amzazi le 13 avril qui nous avait expliqué qu’il devait assister au Conseil de gouvernement. Sur notre proposition qu’il rencontre les représentants de la Coordination, sa réponse était que cela ne dépendait pas de lui uniquement et qu’il allait s’entretenir de la question lors du Conseil. Le ministre nous avait aussi laissé entendre que le gouvernement avait chargé de ce dossier une commission présidée par Saâeddine El Othmani », précise-t-il.
Pour El Idrissi, le fait de prétendre que la solution n’est pas entre les mains du ministère de tutelle mais entre celles de l’Exécutif est une chose inadmissible et irresponsable. Laquelle chose, a-t-il répété, ne prend pas en compte l’intérêt de l’école publique marocaine car des milliers d’enseignants sont en grève et plusieurs établissements scolaires ont fermé leurs portes.
Ben Brahim