Le roi attire l’attention sur les « dépassements graves commis en période électorale »
Le roi Mohammed VI a lancé un appel à tous les électeurs pour qu’ils écoutent leur conscience et gardent à l’esprit l’intérêt de la Nation et des citoyens au moment du vote lors des prochaines législatives, loin de toute autre considération, de quelque nature qu’elle soit.
« J’invite les partis politiques à présenter des candidats remplissant les conditions de compétence et d’intégrité, et animés par le sens des responsabilités et le souci de servir le citoyen », a dit le roi dans un Discours adressé à la Nation pour la fête du Trône.
En effet, les partis de la majorité sont tenus de défendre le bilan de leur action pendant la période de leur exercice du pouvoir, a souligné le Roi, ajoutant que les partis de l’opposition, en revanche, doivent formuler une critique constructive et proposer des alternatives raisonnables, dans le cadre d’une compétition responsable pour trouver des solutions concrètes aux préoccupations et aux problèmes réels des citoyens.
« Nous avons réussi, au cours des dix-sept dernières années, à réaliser des réformes politiques profondes, des chantiers économiques majeurs et des projets de développement humain qui ont changé la physionomie du Maroc », s’est réjoui le souverain, relevant toutefois, que « beaucoup reste à faire, surtout en cette période où nous sommes au seuil d’une nouvelle étape qui s’amorcera avec les prochaines élections législatives ».
« Ayant la charge de veiller au respect de la Constitution, au bon fonctionnement des institutions et à la protection du choix démocratique, Je ne participe à aucune élection et n’adhère à aucun parti. Car Moi, Je suis le Roi de tous les Marocains, candidats, électeurs et aussi ceux qui ne votent pas », a dit le Souverain.
« Je suis également le Roi de toutes les formations politiques, sans discrimination ou exclusion. Comme Je l’ai affirmé dans un précédent discours, le seul parti auquel Je suis fier d’appartenir, c’est le Maroc, a encore souligné SM le Roi.
Tout en relevant que la personne du roi jouit d’un statut particulier dans le système politique marocain, le Souverain a affirmé que tous les acteurs, candidats et partis confondus, doivent se garder de l’instrumentaliser dans quelque lutte électorale ou partisane que ce soit.
« Nous sommes face à un tournant décisif pour remettre les choses à leur place: En passant d’une étape où les partis se servaient des élections comme mécanisme d’accès à l’exercice du pouvoir, à une autre étape où le dernier mot revient au citoyen qui doit assumer ses responsabilités pour ce qui est de choisir les élus et de leur demander des comptes », a insisté le Souverain.
C’est le citoyen -et non les partis et les candidats- qui est l’élément le plus important de l’opération électorale, a tenu à préciser le Roi, expliquant que le citoyen est la source du pouvoir qu’il leur délègue et qu’il a aussi le pouvoir de leur demander des comptes ou de les remplacer en fonction de leur prestation pendant la durée de leur mandat.
Pour sa part, l’Administration, qui supervise les élections, sous l’autorité du Chef du gouvernement, et la responsabilité du ministre de l’Intérieur et du ministre de la Justice et des Libertés, est appelée à remplir le devoir qui lui incombe de garantir l’intégrité et la transparence du processus électoral, a dit le Souverain.
Dans ce même sens, le Roi a indiqué que « si certaines irrégularités devaient se produire, comme c’est le cas dans toutes les élections, elles devraient être traitées, conformément à la loi, par les autorités judiciaires compétentes ».
Mais ce qui est étonnant, c’est de voir certains se livrer, dans leur quête des voix et de la sympathie des lecteurs, à des pratiques qui sont contraires aux principes et à l’éthique de l’action politique, proférer des déclarations et utiliser des termes préjudiciables à la réputation du pays et attentatoires à l’inviolabilité et à la crédibilité des institutions, a regretté le Souverain.
Mohammed VI a saisi cette occasion pour attirer l’attention sur des agissements et des dépassements graves commis en période électorale. « Il faut les combattre, et en sanctionner les auteurs », a dit le Souverain.
En effet, dès que la date des élections approche, on assiste à une frénésie quasi-résurrectionnelle où règne le chacun pour soi, et où personne ne connaît plus personne, a fait observer le Roi. Tous, gouvernement et partis, électeurs et candidats, perdent la tête et sombrent dans un chaos et dans des luttes qui n’ont rien à voir avec la liberté de choix incarnée par le vote, a regretté le Souverain.
« Là, Je dis à tout le monde, majorité et opposition : Assez de surenchère patriotique dans des règlements de compte personnels ou la quête d’intérêts partisans étriqués! », a insisté le Souverain.