Mezouar vs Benkirane: où s’arrêtera la guerre des mots?
Le torchon brûle de nouveau entre Salaheddine Mezouar, Secrétaire général du RNI (Rassemblement national des indépendants) et Abdelilha Benkirane, SG du PJD (Parti de la Justice et du développement).
Le 13 février 2016 déjà, Mezouar avait profité de la tenue du conseil national de son parti à Skhirat pour s’attaquer au chef du gouvernement.
Mezouar est revenu à la charge ce samedi 5 mars 2016 à l’occasion d’une rencontre avec la jeunesse de son parti à Casablanca. Le chef de la diplomatie marocaine a utilisé la grosse artillerie verbale à l’encontre de son chef de gouvernement, l’accusant d’être ni plus ni moins que le « porte-parole des frères musulmans » qui porte atteinte à la patrie en ciblant la diplomatie marocaine , ses institutions et ses responsables. Le patron du RNI a qualifié son adversaire de « peureux », « dépourvu de morale politique qui se cache derrière des journaux et des sites électroniques pour faire passer son discours à la place d’une confrontation directe et franche », tout en accusant la direction du PJD à chercher à affaiblir et déstabiliser le RNI.
Pour Mezouar, le PJD en veut au RNI parce qu’il a osé faire une évaluation du bilan gouvernemental. Faisant parler les chiffres, Mezouar a souligné que grâce à la gestion du ministère des finances par un membre du RNI, les exportations couvrent aujourd’hui 28% des importations et ont permis la création de plus de 120.000 emplois.
Le PJD et son chef ont a maintes reprises attaqué de front le RNI le qualifiant tantôt de parti administratif, tantôt de parti qui reçoit des ordres et roulant pour le PAM (Parti authenticité et modernité).
Pour certains observateurs, ses joutes verbales ne sont qu’un prélude à une campagne électorale qui s’annonce des plus chaudes à l’occasion des prochaines législatives prévues le 7 octobre 2016.