Rabat devient La Mecque de la coopération africaine (Eclairage)
Par Taoufik Jdidi
On s’y attendait. La réponse de l’Algérie par rapport à la demande d’adhésion du Maroc à l’Union africaine ne s’est pas fait attendre.
Quarante huit heures après le sommet de Kigali, les responsables algériens semblent ne pas avoir bien digéré la tournure des événements sur le continent africain.
Ils ont, semble-t-il, été pris d’un tel vertige qu’ils ont commencé à délirer. L’un d’entre eux, ministre des affaires maghrébines, est allé chercher une victoire écrasante de l’Algérie et de ses protégés du Polisario.
Il a notamment dit que «l’adhésion du Maroc à l’UA conforte la position de principe de l’Algérie et constitue un succès du peuple sahraoui». De quelle victoire parle-t-il ? Celui qui doit bien parler de victoire et ne l’a pas dit, c’est bien le Maroc, soutenu par vingt-huit pays africains, c’est-à-dire par la majorité absolue, en attendant le ralliement prochain d’autres Etats indécis.
De son côté, visiblement embarrassé, le premier ministre, Abdelmalek Sellal, a déclaré que «le Maroc a le droit d’intégrer l’Union africaine, mais il ne doit pas imposer ses conditions…» Là encore, le Maroc n’a nullement voulu imposer ses conditions à quiconque. Il s’est même concerté avec des pays qui reconnaissent la pseudo RASD et a établi de larges contacts avec d’autres qui n’ont lésiné sur aucun moyen pour le combattre et porter atteinte à ses droits légitimes.
Aucune pression, aucun chantage, aucune déstabilisation, n’ont été enregistrés de la part de Rabat dans sa démarche pour réintégrer l’organisation panafricaine. Ces procédés, étant l’apanage de l’Algérie, se confirment aujourd’hui même au Mali, victime, encore une fois, d’une tentative de déstabilisation dont les ficelles sont tirés du palais d’El Mouradia.
Depuis presque deux décennies, le Maroc a choisi l’approche constructive de la coopération et de la solidarité. Le pays, qui n’a pas de ressources pétrolières, a innové dans ses démarches.
Au lieu de soudoyer les Etats africains pauvres à coup de pétrodollars, comme le faisait Alger et Tripoli de Kadhafi, Rabat a opté pour les investissements productifs, pour la formation des cadres africains, pour la conclusion d’accords sur la base gagnant-gagnant et surtout pour l’instauration d’un climat de confiance. Cette politique a même séduit certaines puissance mondiales, comme la Chine ou la Russie qui veulent mettre en place, au Maroc, des plateformes commerciales et industrielles ouvertes sur le continent africain.
A présent, cette démarche lui vaut le respect de plusieurs pays amis et de nombreux autres Etats qui représentaient des satellites à «La Mecque des révolutionnaires» comme se plaisaient à le répéter Boumediene et Bouteflika. Les responsables algériens ne veulent ou ne peuvent pas comprendre que les vents sont en train de tourner et que la vision d’hier, à laquelle ils sont tellement attachés, est dépassée par les événements. L’heure est à l’effort pour le développement économique, technologique et humain. Le Maroc l’a bien compris, assimilé et a agi en conséquence. L’Afrique, dans sa grande majorité, exprime son adhésion à la vision du Maroc et s’éloigne de plus en plus des fauteurs de troubles.