Les priorités du Maroc pour la COP22 expliquées par le roi
Le roi a adressé un message aux participants à la deuxième conférence des pays riverains de la Méditerranée sur les changements climatiques (MedCOP Climat), qui a ouvert ses travaux lundi à Tanger.
Le prince Moulay Rachid a présidé la cérémonie d’ouverture.
Dans ce message royal dont lecture a été donnée par le président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Ilyas El Omari, le roi a rappelé que «l’année dernière, pour la première fois, les représentants de la société civile, des entreprises, des collectivités territoriales et des Etats de la Méditerranée se retrouvaient à Marseille afin de souligner leur engagement collectif dans la lutte contre les changements climatiques et préparer une position commune pour la COP 21. La 2ème réunion de ce forum original en confirme toute la pertinence et atteste du rôle-clé qu’il peut jouer».
«En tant que Méditerranéens, nous partageons à la fois des défis socio-économiques et géopolitiques, mais aussi, en raison de la vulnérabilité de nos territoires des défis environnementaux», a expliqué Mohammed VI.
«Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) l’affirme. La Méditerranée sera sans doute l’une des régions du monde les plus impactées par le réchauffement climatique, à la fois sur les ressources naturelles et sur les grands secteurs de l’économie, l’agriculture, la pêche, le tourisme, l’industrie, la production d’énergie…»
Dans son message, le souverain, a indiqué que «dès sa première édition, la MedCOP s’est affirmée en tant que plateforme de coopération, incubateur de projets et boîte à idées. Elle a ainsi élaboré le socle d’un agenda positif méditerranéen, comprenant les premières solutions à engager et les «projets inspirants» à diffuser».
Consolidation et pérennisation pourraient être les maîtres-mots de la présente édition, résume le roi.
Un moment privilégié
Mohammed VI insiste sur le fait que «la MedCOP de Tanger constitue un moment privilégié pour donner une impulsion décisive à des projets emblématiques, tels, par exemple, la création d’un groupe d’experts sur les changements globaux en Méditerranée, la création d’une plateforme méditerranéenne de compensation carbone volontaire et éthique ou encore le développement du fonds fiduciaire pour les aires marines protégées».
« A mi-chemin entre la COP 21 et la COP 22, elle offre également aux acteurs de la région une opportunité essentielle pour coordonner leurs positions sur la mise en œuvre de l’accord de Paris et institutionnaliser la voix de la Méditerranée au niveau international, au sein des instances de négociations sur le climat», ajoute le roi.
«Dans quelques semaines, le royaume accueillera à Marrakech la COP 22 qu’il a choisi de placer sous le signe de l’action», explique le roi.
«Première COP après l’accord de Paris, elle constituera un instant de vérité pour la diplomatie climatique. Seul l’engagement collectif des acteurs mondiaux à faire vivre cet accord par des décisions et actions ambitieuses et concrètes permettra de contenir le réchauffement mondial en deçà de 2°Celsius».
«En effet, les contributions des pays faisant partie de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques se sont révélées insuffisantes pour nous permettre d’atteindre cet objectif», précise-t-il.
«Aussi, l’urgence est-elle d’emprunter des voies de développement durable et des trajectoires technologiques innovantes et d’en accélérer la mise en œuvre».
Quatre axes stratégiques
A cet effet, les priorités de la présidence marocaine de la COP22 s’articuleront autour de quatre axes : la concrétisation des contributions nationales ; la mobilisation des financements ; le renforcement de l’adaptation et le développement technologique.
Selon message royal, «il s’agira ainsi premièrement d’encourager les pays à adopter des contributions nationales volontaristes et à les décliner en politiques publiques intégrées.
Deuxièmement, le Maroc s’attachera à mettre en place un processus de mobilisation par paliers des financements en faveur des pays en développement. Parallèlement, il proposera des mécanismes facilitant l’accès à la finance climatique et maximisant son allocation.
Troisièmement, l’adaptation bénéficiera d’un effort substantiel, à travers une quantification des besoins, une augmentation des ressources allouées et une intensification du renforcement des capacités.
Enfin, la COP 22 examinera un plan d’action décisif consacré aux technologies, comprenant trois volets principaux : la diffusion des technologies matures, l’émergence de technologies de rupture et le soutien à l’innovation à travers la recherche et le développement.
Fidèle à son histoire, le royaume du Maroc exprimera sa solidarité avec les populations les plus vulnérables ou menacées par le changement, en accordant, tout au long de sa présidence, une attention particulière aux Etats insulaires, à l’Afrique et plus largement à tous les pays en développement».
En conclusion, le souverain affirme qu’aujourd’hui «la Méditerranée doit donner l’exemple dans la construction d’un nouveau mode de consommation et de production et dans l’innovation en matière de lutte contre les changements climatiques et plus généralement de développement durable».
«Il n’y a qu’un destin pour notre région : celui que nous œuvrerons à lui donner.»