Ce qu’a dit El Khalfi sur la rupture des relations Maroc-Iran
La rupture des relations diplomatiques avec l’Iran est une décision souveraine du Maroc qui intervient dans un cadre purement bilatéral et sur la base de preuves concrètes et tangibles, a affirmé, ce jeudi à Rabat, le ministre délégué chargé des relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi.
« Le Maroc dispose de preuves irréfutables sur l’implication de Hezbollah dans l’envoi d’artificiers et d’encadrants militaires à Tindouf et la livraison d’armes (SAM 9, SAM 11 et Strellas) par des dirigeants de Hezbollah aux milices armées du polisario », a indiqué El Khalfi lors d’un point de presse au terme de la réunion hebdomadaire du conseil de gouvernement.
Les autorités marocaines disposent aussi de preuves sur l’implication d’un membre de l’ambassade d’Iran à Alger qui a facilité les contacts et les rencontres et fourni toutes les facilités logistiques pour que des responsables militaires du Hezbollah puissent se rendre à Tindouf et rencontrer les responsables du polisario, a-t-il ajouté, précisant qu’avant de prendre cette décision de rupture, le Royaume a confronté l’Iran à ces preuves sans recevoir de réponse qui remet en cause ces éléments.
A la lumière de ces données, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale a annoncé, dès son retour dans le Royaume après sa rencontre à Téhéran avec son homologue iranien, la décision du Maroc de rompre ses relations diplomatiques avec ce pays.
Et de relever que le Maroc prend toutes les mesures nécessaires pour défendre son intégrité territoriale et la sécurité de son territoire et de ses citoyens, rappelant la création au Liban d’un soi-disant « comité de soutien au peuple sahraoui ».
El Khalfi a également souligné que des développements sans précédent se sont produits en 2017, notamment les visites dans les camps de Tindouf de membres de Hezbollah et leur participation dans l’entrainement d’éléments du polisario à la guérilla urbaine et la formation de commandos.
Cette décision de rompre les relations avec l’Iran n’est pas contre les chiites ou les peuples libanais et iranien, a-t-il dit, notant qu’il n’a pas été établi que le Liban, en tant qu’Etat, avait des liens avec ces trois éléments, à savoir l’envoi d’experts militaires à Tindouf, la livraison d’armes et les facilitations logistiques.
El Khalfi a, par ailleurs, rappelé qu’il n’y a pas de solution à la question du Sahara en dehors de l’initiative d’autonomie sous souveraineté marocaine, et qu’il s’agit d’un différend régional et que les parties à l’origine de ce conflit doivent faire partie de la solution.
Il a également fait observer que la gestion de ce dossier relève du ressort exclusif de l’ONU, soulignant que le Maroc est déterminé à poursuivre ses efforts de développement socio-économique et culturel de ses provinces du Sud.
Et de conclure que la préservation de la sécurité, de la stabilité et de l’intégrité territoriale du Maroc et de sa souveraineté requiert des positions fermes et rigoureuses.