Le Maroc importe 450.000 tonnes par an de produits recyclables (officiel)
«L’importation des RDF (combustibles solides de récupération) de la région Pescara a été effectuée conformément aux dispositions de la loi relative à la gestion des déchets, notamment son article 43 qui autorise l’importation de ce type de déchets non dangereux en vue de leur recyclage, et celle de la Convention de Bâle, dont le Maroc est signataire depuis 1995», indique un communiqué du ministère.
«Les RDF importés ont été soumis à des analyses de leur composition par un laboratoire international agréé et ce avant et après leur arrivée», relève le communiqué, précisant que ces dernières analyses sont en cours.
Si ce sont des déchets…
«Dans le cas où ces analyses seraient non conformes aux normes en vigueur ou dépasseraient les valeurs déclarées par l’importateur, l’autorisation d’incinération ne sera pas délivrée au cimentier par le ministère délégué chargé de l’environnement et les RDF objets d’importation seront immédiatement réexpédiés au pays d’origine aux frais du cimentier», ajoute la même source.
Si ce ne sont pas des déchets…
«Dans le cas où ces analyses seraient conformes, un test de contrôle des émissions atmosphériques lors de leur incinération sera effectué pour vérifier le respect des normes des émissions atmosphériques en vigueur», note le communiqué, indiquant que le contrôle des émissions sera réalisé par le cimentier en présence et avec le suivi de la police de l’environnement, du laboratoire national de l’environnement et du laboratoire public d’essais et d’études (LPEE).
Mais on vous assure que ce ne sont pas des déchets…
Le ministère tient fermement à préciser que les produits importés de la province de Pescara, en Italie, «ne sont pas des déchets au sens classique du terme, mais des RDF», des produits composés de papier, carton, textile, bois et plastique traités, déshumidifiés et mélangés dans des proportions permettant l’augmentation de leur pouvoir calorifique.
«Ces combustibles sont produits par des usines agréées aux normes européennes et sont destinés, vu leur capacité calorifique importante, à la valorisation énergétique dans les usines d’incinération ou de co-incinération et ce conformément aux exigences de classification et selon les termes de la norme NF-EN-15359».
Et ce n’est pas la première fois qu’on reçoit des «déchets»
Cette opération de mouvement transfrontalier «n’est pas la première de son genre», relève le document, soulignant que «le Maroc importe en moyenne 450.000 tonnes par an de produits de recyclage des déchets»!
Le ministère précise que «ces opérations s’effectuent suivant la convention de Bâle autorisant le transfert des déchets banals et interdisant le transfert des déchets dangereux des pays développés vers les pays en développement».
Et d’ajouter que «le Maroc s’est engagé dans la promotion de la valorisation «matière» et «énergétique» des déchets. Les RDF, faisant partie de la deuxième catégorie de valorisation, permettent au Maroc de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES), le coût de la facture énergétique et sa dépendance aux énergies fossiles qui s’élève actuellement à 96%».
Conclusion : «L’incinération des RDF est moins polluante que celle des combustibles fossiles et génère beaucoup moins d’émissions de GES».
