Politique
Réforme des retraites: les syndicats promettent un été chaud
Depuis l’annonce de la décision du gouvernement de réformer les retraites, les syndicats crient haut et fort à la supercherie. Benkirane continue à faire la sourde oreille.
Au lendemain de l’adoption, par la Chambre des Conseillers, du projet de loi de réforme des retraites, les syndicats les plus représentatifs crient au scandale. Non seulement, disent-ils, que ce projet a été voté par seulement une vingtaine de Conseillers, mais ce vote a fait fi de l’initiative de plusieurs Conseillers de mettre sur pied une commission d’enquête parlementaire en vue d’examiner à la loupe la situation réelle de la Caisse marocaine de retraite. Pour les syndicalistes, il aurait été bienséant que le gouvernement gèle l’adoption de son projet, en attendant le rapport que devra présenter la commission.
Pour Miloudi Mokhareq, le Secrétaire général de l’UMT, « l’adoption de ce projet malgré les protestations des syndicats, les grèves qu’ils avaient menées et le retrait de nos représentants de la commission des finances et de la planification économique, seul le tiers des conseillers ont pris cette décision, ce qui est anticonstitutionnel et contraire au règlement intérieur de la Chambre ».
Et d’ajouter que les syndicats continueront à revendiquer le retrait pur et simple de ce projet et sa programmation de bouveau dans le cadre des négociations du dialogue social.
De son côté l’Organisation démocratique du travail considère que: « l’adoption de ce projet constitue un crime perpétré par le gouvernement contre les salariés et les fonctionnaires ».
Ce syndicat, proche du PAM, compte appeler à une marche nationale à Rabat vers la mi-juillet, de même qu’il compte poursuivre en justice le gouvernement pour avoir décidé de procéder à la réforme de manière rétroactive, car certains fonctionnaires ont contracté avec l’Etat leur départ à 60 ans et selon les anciennes modalités. L’ODT menace également de saisir le Bureau International du Travail. Le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats augure un été bien chaud.
Mehdi Demni