Que devient Benkirane une année après son limogeage?
Cela fait bien une année que Abdellilah Benkirane a été débarqué de son poste de chef de l’Exécutif, suite au blocage qu’avait connu la constitution d’une majorité qui pouvait tenir la route.
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis le 15 mars 2017! Et l’on peut se demander ce que devient Benkirane depuis qu’il n’est plus aux affaires, ni au gouvernement, ni au PJD, remplacé au pied levé par son « frère d’armes », Saâdeddine El Othmani.
Eh bien! Abdelilah Benkirane se la coule douce et, comme Piaf, « ne regrette rien de rien, ni le mal qu’on lui a fait , ni le mal, tout ça lui est bien égal » et cultive son jardin, tel Pangloss dans « Candide » de Voltaire! Ainsi, a-t-il déclaré au site Al Jazeera.net, maintenant qu’il est « débarrassé du fardeau de la responsabilité », il peut vaquer à ses propres affaires, assister aux réunions familiales et sociétales et dormir du sommeil du juste, plus d’heures que lorsqu’il était chef de gouvernement et secrétaire général du parti de la Lampe.
Depuis qu’il s’est également « débarrassé de la cravate », l’heureux retraité dit passer sa journée dans la psalmodie quotidienne du Saint Coran. De même qu’il réserve deux heures à la lecture de journaux et de sites éléctroniques et savoure celle d’ouvrages et romans, dont le dernier en date est celui de Abdelkarim Jouiti, intitulé » Les Marocains ».
A propos de son supposé retrait de la scène politique, il oppose un niet presque catégorique en affirmant qu’il n’en est rien et qu’il cogite certaines idées sur la question mais qu’il n’a pas encore pris de décision définitive. Et dans son « humour légendaire », « f’hamtni oula la? », que l’on apprécie ou pas, Benkirane dit: « Je n’ai pas acheté mon linceul dans l’attente de la mort. Je suis en parfaite santé et la vie est une opportunité divine afin que l’Homme puisse être utile à lui-même et à autrui ».
Enfin, concernant son pseudo « parasitage », pour ne pas dire sabotage, du gouvernement El Othmani, par des propos ayant eu comme conséquence des dissensions au sein de la majorité, Abdelilah Benkirane assène que personne ne peut l’empêcher de s’exprimer comme il l’entend. »S’il me semble que l’on porte atteinte aux principes pour lesquels j’ai milité toute ma vie, je parlerai pour les défendre », tient-il à préciser.
De toute évidence, Benkirane va encore faire parler de lui. En bien ou en mal,ça lui est bien égal, assurément!
Larbi Alaoui
