Aziz Akhannouch: « Je ne suis pas Superman, mais… »
Par Larbi Alaoui
« Je ne suis pas Superman, mais je ne baisserai pas la tête! » Une phrase forte qui en dit long sur la détermination du président du Rassemblement national des indépendants (RNI). Il s’agit de la réponse de Aziz Akhannouch à l’une des questions posées par les journalistes du groupe Med radio, L’observateur du Maroc et le quotidien Al Ahdath Al Maghribia.
C’est d’ailleurs cette phrase que ce dernier a consacré, dans son édition de ce week-end des 10 et 11 mars, au titre du long entretien avec le patron du parti de la Colombe.
Le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts y a tout dit, ou presque, sur différents sujets, et a su avec l’art et la manière, de l’avis même de ses interviewers, tirer son épingle du jeu.
Le groupe familial et les coups bas reçus par d’aucuns; la conciliation entre monde des affaires et monde politique; les « Je t’aime, moi non plus » PJD-RNI » et le fait qu’il ait désiré que Benkirane réussisse comme il souhaite maintenant le succès à l’actuel chef de gouvernement, Saadeddine El Othmani; l’intégrité territoriale du Royaume et l’échec politique des séparatistes; sa démission puis son retour à la politique et son élection à la tête du RNI, entre autres sujets importants, ont fait partie du menu consistant, mais aucunement indigeste, de ce long entretien, truffé de phrases
« akhanouchiennes » à la portée aussi bien humaine que politique, telle que cette assertion: « Celui qui ne connaît pas mon père, ne peut pas prétendre me connaître ». Morceaux choisis!
A propos de son différend avec Benkirane:
« Il n’y en a jamais eu. J’ai été élevé dans une famille qui nous a appris le respect d’autrui. J’ai été ministre au sein du gouvernement Benkirane et je ne dirai jamais ce que certains citoyens veulent entendre et qui me déplaît personnellement. Que chacun choisisse la voie qui lui sied, la nôtre est celle du sérieux, du travail et des projets. Je ne veux confronter personne et je ne pense pas que monsieur Benkirane veuille chercher la confrontation. Cependant, il y a des lignes rouges à ne pas franchir et, dans le cas contraire, nous saurons répondre ».
Le RNI:
« Le parti que je préside a une position claire avec les citoyens. Nous sommes fidèles et sommes venus pour oeuvrer au service du pays afin d’aller de l’avant. Que ceux qui veulent être à nos côtés soient les bienvenus! Quant à ceux qui veulent nous mettre les bâtons dans les roues, qu’ils sachent que nous ne nous tairons pas! ».
Le RNI, l’action du gouvernement et le PJD:
« Quand je dis que nous avons une mission à accomplir, j’évoque celle que m’a confié le Congrès national du parti, ainsi que les Congrès régionaux. Je n’ai affaire qu’à la base du parti et, comme nous possédons des compétences avérées, nous avons donc des rôles à jouer pleinement. Dans l’avenir, notre pays doit passer à la vitesse supérieure.
Il y a trop de débats et de discussions politiques et, vous, journalistes, vous y contribuez. Je dis encore une fois que nous n’avons aucun dessein d’affaiblir le gouvernement actuel. Il existe un Exécutif et un chef de gouvernement. Je suis avec celui-ci et je l’assiste. Il devrait accomplir la mission qui lui incombe jusqu’au bout et y réussir. Et nous, au RNI, nous sommes présents pour que le PJD, dont monsieur El Othmani est à la tête, réussisse. Nous sommes là pour cet objectif, non pas pour autre chose! »
L’intégrité teritoriale et l’échec politique du Polisario
« Nos ennemis ont compris que la question politique dans les zones du sud est bel et bien finie. C’est pour cela qu’ils s’essaient au plan juridique. Et je pense que le rôle du Maroc est d’imposer son point de vue et se doit de communiquer avec tous ses partenaires pour expliciter ses thèses et choix ».
Larbi Alaoui