Politique

Des ministres et parlementaires accusés d’ivresse sous l’Hémicycle

Le conseiller de la Confédération démocratique du travail (CDT), Abdelkhak Hissan, vient de soulever un gros lièvre parlementaire qui risque de faire grand bruit, voire un vrai scandale. En effet, il vient de révéler qu’il est souvent arrivé que des députés, ainsi que des ministres des gouvernements Benkirane et El Othmani, soient venus sous l’Hémicycle en état d’ivresse, rapporte le quotidien Assabah. En omettant toutefois, de citer leurs noms et les organisations syndicales ou les partis politiques auxquels ils appartiennent.

Et c’est dans une vidéo que Abdelhak Hissan fait ces révélations, en répondant que ce phénomène est récurrent mais resté dans l’ombre car le président de la Chambre des représentants n’a adressé nul avertissement à ces personnalités. Ceci, alors que des décisions et sanctions sont vite prises à son encontre parce que, soutient-il, il ne fait que son devoir de défendre la cause des ouvriers et des fonctionnaires. Et d’ajouter qu’il n’est pas si intéressé par le fait que parlementaires et ministres viennent éméchés sous l’Hémicycle car cela n’est pas de son ressort, Ce qu’il  conteste, en revanche, c’est ce qu’il appelle la politique des deux poids, deux mesures et la façon dont il est (mal) traité.

Il fait ainsi référence aux accusations portées contre lui par la présidence de la Chambre des représentants et par les membres du Bureau de celle-ci lui reprochant d’avoir enregistré une partie d’une séance de travail de la Commission des Finances Enregistrement pour lequel il a reçu un avertissement et qu’il n’a même pas diffusé, préférant le garder dans ses archives en attendant d’en faire état lors des débats sur la crise des caisses de retraite, un dossier de la plus haute importance, selon le syndicaliste.

Abdelhak Hissan se demande également quelle est la raison exceptionnelle pour laquelle il a été le seul à avoir été entendu concernant la divulgation d’informations, niant catégoriquement que cela ait été de son fait. Des journalistes l’avaient contacté sur cette question, comme ils en avaient contacté d’autres , et sa réponse a toujours été que la divulgation de telles infos est synonyme d’enfreindre le règlement intérieur du Parlement. Son seul tort, assène-t-il, c’est d’être la voix d’un syndicaliste dont la mission est de défendre les « opprimés ». Et de préciser qu’il reste confiant en la justice marocaine qui saura l’innocenter de ces accusations, alors que le Bureau exécutif de la CDT s’est réuni afin de publier un communiqué de solidarité avec lui et que des centaines d’avocats se disent prêts à prendre sa défense.

D’autre part, le journal  rapporte que des députés ont décidé de déposer un projet de loi en vue d’amender certains articles concernant les poursuites de la Commission  d’enquête parlementaire et qui sont empruntes de plusieurs failles, selon eux. Sachant qu’à l’heure des réseaux sociaux, la censure n’a plus droit d’être et que , dans le monde entier, la circulation de l’information est devenue chose normale et courante.

Enfin, d’autres députés vont annoncer leur solidarité agissante avec Hissan qui, pour eux, ne fait qu’assumer son devoir de défendre les classes défavorisées, de faire entendre leurs voix sous l’Hémicycle et de dénoncer ceux qui exploitent les deniers publics par spoliation et autres magouilles arrivistes.

Larbi Alaoui


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