OPINION DU WEB

Par amour ou par pitié…

par Ahmed Ghayat

Dénoncer les injustices, fustiger les manquements, critiquer les retards… est légitime, et d’ailleurs nul ne s’en prive dans notre Pays, que ce soit via les réseaux sociaux ou via la presse web ou papier…même si dénoncer sans proposer reste pour moi un exercice (trop) facile. Pour être honnête et crédible il faut – dans un même temps – dire quel est le chemin parcouru, quelles sont les avancées réalisées, quels progrès ont été accomplis…car notre Pays bouge, change…le nier est injuste !

Il faut, pour être audible, dire le négatif certes et agir pour faire avancer les choses notamment au niveau des libertés individuelles, mais ne pas nier le positif, qui est loin d’être mineur !

Agir – chacun selon ses moyens – tel est bien l’important, et celles et ceux qui agissent concrètement, ici sur le terrain, par leurs actes et/ou par leurs prises de position ont toute la légitimité nécessaire pour s’exprimer et être entendus…

Que dire de ceux qui -depuis un ‘’exil’’ doré- nous crachent copieusement à la figure sur tous les plateaux de télévision étrangère et font du Maroc le récipient de leur rancœur, de leur haine recuite, de leurs insatisfactions personnelles et de leurs désirs inassouvis ??? Les plaindre ? Peut-être ! Ou les mépriser de se laisser ainsi dépasser par leurs rancunes (in)avouées pour le plus grand bonheur des pays – ou de ceux – qui les utilisent pour leurs propres desseins ?

Et si nous les laissions face à leurs consciences, s’ils en ont une, eux qui n’ont aucun scrupule à prendre ainsi 35 millions de Marocain(e)s en otage, Marocain(e)s qui ne leur ont, d’ailleurs, rien demandé !

Dans un ordre d’idée voisin, je voudrais dire à quel point le numéro de Loubna Abidar dans ‘’On n’est pas couchés’’ m’a mis mal à l’aise et paru pathétique : j’aurais aimé pouvoir soutenir cette jeune actrice issue d’un milieu modeste, trouver son parcours courageux, ‘’la défendre’’ face à d’odieux détracteurs – et nous devons bien évidemment le faire en cas d’insultes, d’attaques sexistes, de dénigrement méprisant – mais hélas j’ai eu l’impression d’assister à une corrida (que je déteste), où le matador fait durer le plaisir avant de porter l’estocade finale. La question qui me taraude est : ‘’la victime’’ – Loubna Abidar- est elle consciente, volontaire ou dépassée par tout ce cirque ? Se rend elle – ou non – compte qu’elle est instrumentalisée, manipulée, exploitée ?

Croit-elle sincèrement qu’elle est militante d’une noble cause, qu’elle est devenue une ‘’pasionaria’’, ne se rend-elle pas compte que tous ces projecteurs soudainement braqués sur elle, cachent en fait les sourires moqueurs des animateurs qui la poussent à s’enfoncer, cachent les frottements de mains satisfaits de ceux qui n’ont pour autre objectif que de ‘’casser’’ notre Pays ? Ces projecteurs en tout cas ne peuvent plus cacher notre exaspération, notre désarroi face à un tel spectacle, et pour ceux d’entre nous qui voudraient encore lui accorder des circonstances atténuantes nous sentir gagner par un sentiment de pitié…sans doute l’un des pires sentiments qui soient !

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