OPINION DU WEB

La déception

noureddinePar Nourr Edine

Hélàs,

Il m’a fallu de la patience et de la volonté pour visionner l’émission « Dayf Al oula » qui recevait le premier secrétaire de l’USFP… Il m’a fallu une grande énergie pour réprimer ma colère et mon désarroi face à ce qu’est devenu ce parti, celui d’un Abderrahim Bouabid, fougueux et rebelle, d’un Abderrahman Youssoufi, serein et respirant sagesse et maîtrise de soi… Je pourrais continuer car la liste des figures prestigieuses de ce parti moribond et reconverti, est longue avec des Mehdi Ben Barka, Mohamed Basri, Mohamed Mansour, Mahjoub Ben Seddik, Lahbabi, Guessous…
De l’option révolutionnaire proposée par Mehdi Benbarka, dans les années 60, à aujourd’hui, la façade, les meubles et les murs se sont craquelés, la moisissure s’est installée et la crasse a envahi les quelques esprits qui peuvent encore réfléchir et respirer, un tant soit peu, l’air au parfum d’un Che Guevara. Le parti n’est pas mort et après avoir agonisé, il s’est transformé en une officine où siègent des ambitions, jamais, inassouvies quand on observe un Radi qui a transformé la députation en patrimoine familial et héréditaire ou un El Malki qui repousse la fraîcheur d’une jeunesse ittihadie pour monter sur un perchoir dont il ignore jusqu’à la nécessité !
Le bateau ne coule pas, il est en cale sèche et le timonier à la barre s’imagine naviguer par mer houleuse; s’éberluant à s’obstiner à parler un arabe dont la masse populaire n’en saisit que le refrain.
Il est parti le temps des cellules militantes qui infiltraient le peuple pour parler son langage et faire passer le message de la lutte contre la misère, l’exclusion et l’exploitation.
D’un parti progressiste et humainement militant, il est devenu une administration avec ses lenteurs, sa bureaucratie, ses opportunismes et ses privilèges. Sans âme ou un semblant d’âme qui respire la poussière, qui couvre les piles de discours des premiers pionniers de la lutte du prolétariat. Les silhouettes des derniers maîtres des lieux se sont, horriblement, embourgeoisées au point de constater que de la misère des masses qu’ils prétendent défendre, ne signifie plus rien pour eux. Seul compte le pouvoir et son ivresse, sinon quelle signification donner à l’intronisation d’un El Malki, en voie de garage ou d’un Lachgar, empêtré dans son discours gras et essoufflé ?
Hier le PPS a laissé tomber sa blouse de communiste pour s’habiller en croyant respectueux du linceul obligatoire de la Omra, aujourd’hui, l’USFP, enjambe les tombes des martyrs de la lutte pour la liberté pour passer faire la queue devant le portillon d’une extrême droite portant la barbe et la burqa !
La gauche marocaine est morte et enterrée…La messe est dite!


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