Burqa or not burqa, là est la question
Par Nourr Edine
Le Maroc. Un pays qui a su garder son authenticité et quand un courant étranger arrive, il l’adopte, le temps de l’assimiler, puis en fait un artifice qu’il ajoute à sa richesse. Beaucoup pensent que mes concitoyens avalent tout sans comprendre. Mais à bien regarder, combien de modes n’avons-nous pas suivies pour ensuite les enterrer et passer à la suivante ? Nous sommes foncièrement indépendants et nous restons, malgré moult tentatives étrangères, attachés à ce qui nous est utile et indispensable. De Yves Saint Laurent à Christian Dior, avec toute leur armada de communication, finalement leur griffe orne des sacs bien de chez nous ou des t-shirts made in Morocco.
Est-ce à cause de cette grande partie de la population restée dans l’inculture et l’analphabétisme que certains, sous la bannière light de Daesh, avec le Coran dans une main, revenus du golfe Arabo-Persique et « boostés » aux pétrodollars, croient pouvoir démanteler les facettes ancestrales de notre marocanité ? Oublient-ils que l’islam dont ils se revendiquent, là-bas dans le Golfe, existait chez nous bien avant que ces pays ne voient le jour ? Savent-ils que la pudeur qu’ils veulent remettre dans l’air du temps m’a été enseignée par ma grand-mère quand elle ne sortait jamais sans sa djellaba et son niqab, (altam dans le sud) ? Ignorent-ils qu’ils insultent en nous les valeurs de nos ancêtres qui n’ont jamais courbé l’échine devant l’étranger ?
S’il ne s’agissait que d’une mode, cette manière d’envelopper la femme pour ne rien laisser voir, nous comprendrions, mais quand elle s’installe comme l’unique manière de vivre, avec derrière la foudre de l’enfer, nous nous levons et refusons le diktat qui nous vient d’ailleurs.
Dans une comparaison entre la burqa et le maillot de bain sur la plage, le très controversé Kabbaj, invoque les droits de l’homme ! Le comble quand on veut insulter l’intelligence des Marocains, du moins ceux qui savent que « leur » cinéma n’a rien d’angélique, mais qu’il entre dans cette vision du khalifat universel, quand la seule religion tolérée est l’islam.
Les droits de l’homme, Monsieur Kabbaj, sont un package entier et indivisible. Ils garantissent à l’homme et à la femme toutes les libertés et tous les droits et si l’une des libertés vous dérange, c’est que vous ne savez des droits humains que ce qui ne dérange pas votre vision du vivre-ensemble.
La charte universelle, si elle peut vous autoriser à envelopper votre femme pour qu’elle ne paraisse pas tentatrice, lui garantit le droit de refuser d’être traitée comme votre bien ! Si voir des femmes en maillot sur une plage perturbe et fait vaciller votre foi, les anthropologues diagnostiqueront chez vous une hypertrophie du cerveau primitif, celui que nous avons hérité des reptiles et des batraciens.
Maintenant, que le ministère de l’intérieur interdise la fabrication des burqas, c’est qu’il a bien ses raisons et par les temps qui courent, vous devez facilement comprendre que c’est pour garantir la sécurité des citoyens. Ensuite, les bombes et les terroristes, comme par hasard, viennent des pays où justement la burqa est obligatoire.
Enfin, à quoi servent ces 40 ministres si des gens comme vous s’immiscent dans des affaires qui ne concernent que les citoyens eux-mêmes ?