Les oubliés de l’Aïd: des enfants vont mourir…
Le Site info a reçu un message rédigé par un médecin du service d’oncologie de l’hôpital 20 août de Casablanca.
« Je voudrais attirer votre attention sur une partie de la population en état d’extrême urgence ! Il s’agit de celle qui passera l’Aïd seule, dans une chambre d’hôpital avec pour unique compagnon sa maladie.
Et quelle maladie ! Probablement la pire de toute ! Celle qu’on peine à nommer ! Celle qu’on prononce à voix basse de peur d’être entendu et d’heurter les âmes sensibles ! Celle qui déchire des familles entières ! Celle qui est synonyme de douleurs atroces, de souffrances, de désespoir ! Souvent synonyme de mort dans l’esprit des gens (alors que beaucoup de malades en guérissent) !
Cette maladie appauvrit aussi énormément : entre examens complémentaires (scanners, IRM, scintigraphies, échographies, radiographies, biopsies, examens anapath…) et médicaments (chimiothérapie, antibiotiques, antalgiques, albumine, facteurs de croissance…), les familles souffrent doublement : la maladie d’une part et son coût d’autre part.
Plusieurs traitements et examens sont disponibles à l’hôpital. Beaucoup ne le sont pas. Aujourd’hui, la pharmacie du CHU 20 août est quasiment vide en antibiotiques ! Autrement dit, tous les enfants cancéreux du service d’hématologie et d’oncologie pédiatrique dont l’immunité est diminuée à cause de la chimiothérapie ne peuvent pas recevoir l’antibiothérapie adaptée. Inutile de vous expliquer les conséquences…
L’hôpital fait de son mieux pour se réapprovisionner, mais tout est question de budget… Vous savez… le fameux budget du ministère de la santé. Bref, passons, ce n’est pas notre sujet.
Il y a une rupture en antibiotiques et de plusieurs médicaments anticancéreux. A titre d’exemple, la ceftazidime (antibiotique) coûte 114 dirhams le gramme. Un enfant de 15 ans a besoin de 3 à 4 grammes par jour, en fonction de son poids, soit l’équivalent de 342 à 456 dirhams par jour sur une durée minimale de 7 à 10 jours. D’autres médicaments coûtent encore plus cher !
Ces enfants-là et leurs familles n’auront certainement pas de mouton à égorger ! Ils n’y pensent même pas : ils s’en foutent ! La fièvre de leurs enfants, ses souffrances, leur font tout oublier. La vie prime sur tout. Ils espèrent seulement pouvoir acheter les traitements dans l’espoir de les sauver.
Les médecins prescrivent quotidiennement aux familles des ordonnances pour acheter les médicaments. Certaines y parviennent, souvent grâce à des âmes charitables qui se présentent ponctuellement pour les aider. D’autres n’y arrivent pas. Avec la rupture des antibiotiques, les âmes charitables ne suffisent plus ! La demande est trop forte. Des enfants vont mourir…
Vous pouvez vous rendre directement au service et faire des dons aux familles en mains propres : leur acheter les traitements ou leur donner de l’argent pour le faire.
Vous pouvez aussi faire directement un don au service en vous présentant au secrétariat. Vous serez guidés. Toutes les sommes sont les bienvenues !
Faites du bien, sauvez des vies ! Dieu vous le rendra ».