Lettre à l’Imam Al Kazabri
par Nourr Eddine
Il est vrai que vous avez le don de psalmodier le Coran comme personne, comme il est vrai que cela joue dans cette concentration que l’on doit avoir pour aller à la rencontre d’Allah et c’est là où s’arrête ce plus que vous apportez à la prière.
Vos paroles et votre prise de position dénotent un tant soit peu, une extravagance quant à l’importance que vous vous attribuez.
Votre position n’est rien d’autre qu’une fonction que vous remplissez avec grâce mais ne vous donne aucunement le droit et l’intention de juger des citoyennes qui ont choisi de vivre comme elles l’entendent. Votre attitude, en plus d’être dans la prétention, crée et alimente une atteinte à l’égalité des citoyennes. On ne peut, à la fois savoir réciter les paroles divines et prêcher la division surtout quand rien ne vous l’autorise.
Votre popularité, au lieu d’être mise au service de ceux qui divisent le pays en croyants et en mécréants, au contraire, aurait du être pour apaiser ce climat d’inquisition que vos semblables ont instauré pour arriver au pouvoir.
La fonction d’Imam n’est ni pareille à celle d’un prêtre, ni à celle d’un rabbin pour cette seule et unique raison que le prophète et les Musulmans n’ont pas besoin d’intermédiaire pour prier Dieu. Elle n’exige ni érudition, ni talent exceptionnel mais juste quelques sourates et le respect du rituel, comme elle ne vous confère ni pouvoir, ni autorité. Vous êtes un simple croyant avant de « guider » la prière et vous restez un simple croyant après la prière.
Par votre prise de position et vos déclarations, en plus de vous attribuer une sainteté que vous n’avez pas, vous portez atteinte à l’un des principes fondamentaux de la constitution que les Marocains ont approuvée en 2011, celui de l’égalité des citoyens en droits et libertés.
Que certaines choisissent de porter le burkini ou que d’autres, choisissent le bikini, en quoi cela vous concerne ?
