L’ONCF, une honte et un calvaire quotidien
Coup de gueule – Dans les pays développés, les trains ne sont jamais en retard sauf en cas de force majeure ou parfois de grève. Et même en pareils cas, les voyageurs sont dédommagés et pris en charge. Au Maroc, l’Office national des chemins de fer prend les voyageurs pour du bétail et se comporte de manière inadmissible.
Même si Rabie Khlie, le directeur général de l’ONCF s’entête à dire que 70% des voyageurs sont satisfaits des prestations, la réalité le contredit sévèrement.
Pour s’en assurer, il devra quitter son bureau et se transformer en un simple voyageur. Il constatera l’amère réalité de ses trains qui font endurer un vrai calvaire à tous les voyageurs et plus spécialement aux «navettistes».
Il se rendra compte de la fausseté des statistiques qu’il avance dans une démarche de communication qui ne convainc plus personne.
Que dire des retards ? C’est devenu un fait qui colle à la peau de l’ONCF. Il ne se passe pas un jour sans que les trains n’affichent des retards conséquents qui ne se calculent pas en minutes mais bien en heures. Ils s’arrêtent parfois en rase campagne et personne ne daigne informer les voyageurs sur les causes de cet arrêt ni même les tranquilliser. Le mutisme est total. Les gens sont obligés de s’adresser au chef de gare pour demander des justificatifs de retard. Rabie Khlie mesure-t-il les risques que prennent les voyageurs en ne se présentant pas à l’heure à leur travail ?
Que dire de la climatisation en cette période de canicule ? Les voyageurs se sentiraient mieux aux bains maures que dans les compartiments. Certains clients décrivent des situations difficiles à supporter surtout sur les trajets reliant Oujda à Fès ou Marrakech à Casablanca. Et quand un voyageur daigne approcher un contrôleur pour lui signifier ce manque flagrant de confort, il se rend compte du « je m’enfoutisme » de l’employé.
Que dire des odeurs nauséabondes qui se dégagent des toilettes ? Il vaut mieux s’en éloigner le plus loin possible et chercher un coin dans le couloir, puisque beaucoup de personnes voyagent debout et scrutent le départ d’autres voyageurs pour pouvoir accéder à une place.
Les désagréments que fait subir l’ONCF aux utilisateurs du train ont déjà provoqué plusieurs manifestations, dont la dernière s’est déroulée à la gare de Casa-Port, quand plus de trois cents personnes ont bloqué le rail protestant contre les retards.
Alors, si Rabie Khlie s’amuse à refaire un sondage, il ne trouvera plus personne pour lui exprimer sa satisfaction, tellement le ras-le-bol est général.
T.J.
