OPINION DU WEB

De l’éthique de nos gouvernants

redapar Réda El Hamadi

Les réseaux sociaux se sont enflammés, cette semaine, à la nouvelle que la fille de M. Benkirane avait réussi le concours de recrutement des administrateurs de la fonction publique.

Certains ont ressorti une déclaration de notre valeureux 1er ministre où il jurait que jamais, au grand jamais, il ne permettrait à ses enfants de se présenter à la fonction publique pour éviter les accusations d’abus de pouvoir… D’autres ont mis en avant la situation des dix milles élèves-professeurs auxquels le gouvernement a refusé l’intégration automatique dans le corps professoral après avoir passé le concours. On a même amalgamé entre cette affaire et l’achat de 4*4 de luxe par M. El Habib Choubani, président de la région Darââ-Tafilelt, pour les utiliser comme voitures de fonction pour lui et ses collaborateurs.

Les réactions des citoyens sur les réseaux sociaux et celles des chroniqueurs des médias « mainstream » ont été si violentes qu’on est en droit de se demander le pourquoi de cette virulence dès qu’il s’agit du PJD ?

Car n’oublions quand même pas qu’il n’ y a pas si longtemps, on a assisté à des affaires beaucoup plus croustillantes qui ont touché à l’éthique même du travail du gouvernement. Rappelons ainsi, le supposé échange de primes entre un ministre et le trésorier général, les questions de conflits d’intérêts soulevées par la présence d’hommes d’affaires au conseil du gouvernement et des différents deals dont auraient bénéficié leurs sociétés… Même que pas si loin que l’année dernière, une lettre circulant sur internet révélait que la fille d’un ministre marocain aurait bénéficié d’un coup de piston d’un ministre français pour intégrer les rangs d’une prestigieuse boite de consulting en France ; ou encore les rumeurs d’embauche de la fille d’un chef de parti à la Caisse de dépôt et de gestion sans qu’elle daigne faire acte de présence; enfin, on a tous à l’esprit cet institut think-tank dont le jeune président, catapulté à sa tête, n’est autre que le fils d’un ancien ministre… et on pourrait continuer l’énumération de ces cas à ne plus en finir.

Alors pourquoi la virulence de ces réactions contre le parti de la lampe ? Car on ne peut nier à la fille de M. Benkirane sa citoyenneté marocaine et son droit de se présenter aux concours publics de l’Etat. La réponse réside peut être dans le fait que le PJD se présente comme un parti vertueux, chantre des valeurs pieuses et morales et donc le moindre soupçon ne saurait être toléré pour ceux qu’on accuse d’être des marchands de religion.

Le malheur pour nous, simples citoyens, c’est que nous avons l’impression que l’histoire se répète : Les gouvernements vont et viennent au gré des élections (et nous sommes à la veille des législatives) mais le principal souci de nos gouvernants est leur enrichissement personnel et celui de leur progéniture…

 

 


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