Plusieurs Français ont quitté le pays pendant les JO 2024
Craignant une affluence importante en raison des Jeux Olympiques, plusieurs Français ont fait le choix de quitter l’Hexagone, au grand dam des professionnels du secteur du tourisme de la côte atlantique et de la côte d’azur, écrit, vendredi, le journal français « Le Figaro ».
« Cet été, pour les professionnels du secteur, le touriste français a des allures d’arlésienne. Avant même la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, les Parisiens avaient fui la capitale. Mais les hôteliers et les restaurateurs ne les ont pas vus non plus dans leurs lieux de villégiature habituels (Corse, île de Ré, Luberon, cap Nègre…) », souligne le journal.
Et pour cause : certains ont tout bonnement préféré quitter la France, pour se rendre dans des destinations réputées pour leur soleil (Grèce, Espagne, Italie, Maroc…) ou celles émergentes car elles offrent la certitude d’échapper à la canicule (Suède, Norvège, Irlande…), précise-t-il.
« Les Français, particulièrement les Parisiens, sont plus nombreux dans nos hôtels à l’étranger que l’an dernier », constate Patrick Mendes, directeur général Europe & Afrique du Nord du groupe Accor, cité par le média.
Cette année, l’Espagne, la Grande-Bretagne et l’Allemagne affichent les plus belles progressions de ventes. « 15% de nos clients Français voyageant à l’étranger sont en Espagne et 16% en Grande-Bretagne (à Londres, Édimbourg, Glasgow…) », précise le dirigeant hôtelier, relevant que l’Allemagne est à 11%, en forte progression grâce notamment à l’Euro de foot 2024.
Le Maroc est aussi très recherché chez Accor (+20% de réservation par rapport à l’été 2023), d’après la même source.
« Cet été, 500.000 Français de plus que l’an dernier sont partis à l’étranger », selon Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme, cité également par le journal.
D’après la publication, les voyagistes ont beau n’en capter qu’une partie, ils sont très satisfaits, après un mauvais mois de juillet. « Depuis début août, on retrouve des niveaux de réservations meilleures qu’en 2023 », relève René-Marc Chikli, président du Seto, le syndicat des tour-opérateurs français.
Les destinations ensoleillées du Sud de l’Europe en tête avec la Grèce (+19%), l’Italie (+9%) et les Canaries (+6%), mais des pays comme la Norvège (+11%), la Croatie (+10%) et la Slovénie gagnent aussi en popularité.
Au Maghreb, les Français plébiscitent le Maroc et la Tunisie (+1%). Plus loin, l’île Maurice connaît un été florissant (+13%), en grande partie grâce aux Parisiens, qui représentent plus de 50% des clients du Seto toutes destinations confondues.
En France, en revanche, les professionnels du tourisme affichent un moral en berne. « Restaurateurs, hôteliers, organisateurs d’activités et exploitants de parcs d’attractions sont désarçonnés. La saison a démarré mollement après les élections législatives. Aujourd’hui encore, la clientèle française est moins présente que l’an passé », note « Le Figaro », faisant observer que « la situation s’est améliorée depuis le week-end dernier, après une vague de grands départs, mais un peu partout, il reste de la place ».
« Beaucoup de Français sont en vacances en France, mais ils consomment moins, sortent moins », insiste, par ailleurs, Alexis Gardy, président de Belambra (45 villages de vacances en France).
Le recul de la fréquentation estivale ne se fait pas sentir partout. « Moins de Français cet été ? Pas chez nous », relève au journal Solange Escure, la directrice nationale de l’association des Gîtes de France (55.000 hébergements en France).
« On a vu des Parisiens réserver des séjours de trois-quatre semaines en famille, pour des vacances ou du télétravail en Normandie, en Auvergne ou dans le Centre-Val de Loire », se félicite la professionnelle.
« La haute saison n’a débuté qu’à partir du 3 août », déplore, quant à lui, Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). « Les Français ont décalé leurs vacances de juillet en août, mais, même en août, il reste de la place », a-t-il dit.
« Les Français regardent les Jeux olympiques », assure Jean Viard, directeur de recherche rattaché au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Ils sont devant leur télé, souvent entre amis, ou dans les sites des compétitions à Paris, Marseille, Nice ou Châteauroux…, fait observer l’auteur de l’article.
Logis de France, une chaîne d’hôtel-restaurant, enregistre ses meilleures performances dans des villes accueillant des compétitions sportives ou des délégations pour s’entraîner à moins de deux heures de Paris : Reims (+98%), Châteauroux (+80%), Compiègne (+68%), Lille (+63%), rapporte « le Figaro ».
« Paris ne s’est jamais autant vidé de ses Parisiens. Pour autant, les Français sont de très loin les plus nombreux dans la capitale et leur fréquentation atteint des records », fait remarquer, par ailleurs, le média, ajoutant que l’office du tourisme de Paris en attend 9,8 millions pendant les jeux, dont 5,3 millions de Franciliens.
Pendant la première semaine des JO, les touristes français (passant au moins une nuit dans le Grand Paris) ont été en hausse de 25,1%, conclut la même source.
S.L