Tunisie: un ancien candidat à la présidentielle condamné à trois ans de prison
L’homme d’affaires tunisien et ancien candidat à la présidentielle de 2019, Nabil Karoui, a été condamné en appel, vendredi, à trois ans de prison ferme, pour une affaire liée à des financements étrangers lors de la dernière campagne présidentielle.
Condamné à un an de prison en première instance, l’ancien président du parti Qalb Tounes sera également interdit de se présenter aux élections pour une période de cinq ans au même titre que trois autres accusés ayant écopé aussi de 3 ans de prison, a précisé une source judiciaire. Patron de médias locaux, Karoui a été l’un des deux candidats au second tour de la dernière présidentielle de 2019 en Tunisie.
L’homme d’affaires faisait face lors de sa campagne électorale à des accusations de fraude fiscale et de blanchiment d’argent. Plusieurs figures de l’opposition en Tunisie ont été la cible d’une série d’arrestations et de poursuites judiciaires déclenchée depuis l’année dernière. La dernière en date, la condamnation du chef du mouvement islamiste tunisien « Ennahda », Rached Ghannouchi, à trois ans de prison ferme, dans une nouvelle affaire relative au financement étranger de son parti.
Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie a dénoncé l' »instrumentalisation du système judiciaire » à l’encontre des opposants politiques dans le pays. L’ONG a appelé à cesser d’instrumentaliser le système judiciaire pour restreindre la liberté de manifestation et d’expression en Tunisie, plaidant pour la libération des détenus politiques, notamment l’opposante Abir Moussi, présidente du parti destourien libre, incarcérée depuis octobre dernier.