USA: la Cour suprême révoque l’arrêt sur l’avortement
La Cour suprême des Etats-Unis a révoqué vendredi l’arrêt Roe v. Wade de 1973 sur l’avortement, en estimant que la constitution américaine ne garantit pas un droit fédéral à cette pratique.
Cette décision, l’une des plus importantes de l’histoire moderne des Etats-Unis, constitue un rare cas de revirement de la part de la Cour, qui a supprimé un droit constitutionnel qu’elle avait auparavant institué.
Désormais, le droit à l’avortement sera déterminé par les États, à moins que le Congrès n’adopte une loi garantissant le droit fédéral à l’avortement. Sans surprise, les six juges conservateurs de la cour ont voté pour la révocation de Roe v. Wade, alors que les trois juges libéraux s’y sont opposés. Cette décision avait déjà fait l’objet d’une fuite dans la presse il y a deux mois, suscitant la colère des militants des droits à l’avortement et des démocrates. Près de la moitié des États du pays ont déjà ou s’apprêtent à adopter des lois interdisant l’avortement, tandis que d’autres ont promulgué des mesures strictes réglementant la procédure.
« L’arrêt Roe était manifestement erroné dès le départ », a écrit le juge conservateur Samuel Alito dans son opinion majoritaire. « Son raisonnement était exceptionnellement faible, et la décision a eu des conséquences dommageables. Et loin d’apporter un règlement national de la question de l’avortement, Roe et Casey ont enflammé le débat et approfondi la division », a-t-il argué.
« La Constitution n’interdit pas aux citoyens de chaque État de réglementer ou d’interdire l’avortement. Roe et Casey ont arrogé cette autorité », ont écrit les conservateurs de la Cour dans leur opinion majoritaire.
« La Cour annule ces décisions et rend cette autorité au peuple et à ses représentants élus », peut-on lire dans l’opinion.
Pour les conservateurs, la décision de vendredi de la Cour suprême est l’aboutissement d’une campagne politique de plusieurs décennies, qui a été couronnée par la nomination de trois juges conservateurs à la plus haute magistrature du pays sous l’ancien président Donald Trump. Ce dernier avait en effet promis de nommer des magistrats à la Cour suprême qui seraient opposés à Roe v. Wade, au grand dam des démocrates.
FA