Covid-19: la France réfléchit à une reprise de certaines activités à l’arrêt
Alors que le bilan fatidique des morts attribués au Covid-19 a franchi la barre symbolique des 100.000 ce jeudi en France avec une situation sanitaire qui continue d’inquiéter et un pic épidémique pas encore atteint, le gouvernement semble décidé à entamer une reprise progressive de certaines activités à l’arrêt depuis plusieurs mois à compter de la mi-mai.
« Certains lieux culturels et certaines terrasses rouvriront à la mi-mai », a annoncé le porte-parole du gouvernement dans un entretien accordé au journal Les Échos, confirmant l’objectif initialement fixé par le président Emmanuel Macron.
Les commerces dits non-essentiels, 150.000 au total, devraient également être concernés par cette date, a expliqué le porte-parole de l’exécutif, qui a laissé la porte ouverte à une possible réouverture même plus tôt.
L’exécutif compte en cela sur l’effet du 3ème confinement de quatre semaines imposé début avril sur tout le territoire métropolitain, l’amélioration des indicateurs sanitaires ainsi que sur la campagne de vaccination, qui gagne en vitesse depuis plusieurs semaines à la faveur d’une forte mobilisation des personnels soignants et de l’armée, en dépit des difficultés d’approvisionnement en vaccins notamment celui de Johnson & Johnson et les réticences vis-à-vis du vaccin AstraZeneca.
Toutefois, malgré la contrainte des livraisons, le pays compte à la date du 15 avril presque 12 millions de primo-vaccinés, alors qu’un créneau horaire sera ouvert dès ce week-end au profit des enseignants, policiers et gendarmes ainsi qu’à d’autres professionnels particulièrement exposés au virus de plus de 55 ans, afin de donner un coup d’accélérateur à la campagne.
Mais face à l’impossibilité de maintenir, sine die, le pays sous cloche alors que d’autres pays ont déjà entamé leur réouverture notamment le Royaume-Uni, et compte tenu du coût faramineux des mesures de soutien à l’économie (plus de 420 milliards d’euros entre 2020 et 2022), l’exécutif cherche à amorcer un retour à la normale dans les meilleurs délais, mais surtout dans des conditions optimales.
Dans ce contexte, le Président de la République a présidé, jeudi, deux réunions en visioconférence avec des maires et une dizaine de ministres directement concernés par la gestion de la crise sanitaire, consacrées à faire le point sur la situation épidémique dans le pays et étudier les différents scenarii pour les réouvertures.
Face aux élus, le chef de l’État, cité par les médias, a laissé entendre que la réouverture des espaces publics clos se ferait de nouveau par phases, et ce à partir de la mi-mai, conformément à son objectif initial.
Seront concernés dans une première étape les musées et les terrasses de cafés et de restaurants à partir de la mi-mai, avant d’enchaîner progressivement les réouvertures par étapes « toutes les trois semaines » si la situation sanitaire le permettrait.
Macron a confirmé par la même occasion la réouverture des écoles le 26 avril et des collèges et lycées le 3 mai.
Si la priorité pour le président de la République est de rouvrir les musées et les terrasses, il a laissé entendre également que ces réouvertures pourraient être « territorialisées » en fonction des situations sanitaires dans les différentes régions, mais sans donner de date précise pour la réouverture des restaurants, qui devrait intervenir dans un deuxième temps, douchant les espoirs de tout un secteur en souffrance depuis plusieurs mois, alors que les citoyens d’autres pays, notamment Britanniques, ont retrouvé cette semaine les terrasses des bars et restaurants. Les Belges suivront à partir du 8 mai.
Les syndicats des restaurateurs espéraient pouvoir reprendre leur activité dès la mi-mai. Ils ont à cet égard soumis des propositions à l’exécutif avec un calendrier de réouverture à commencer par les terrasses dès le 15 mai, puis de l’intérieur avec une capacité réduite à 50 % de clients deux semaines après et une reprise totale sans jauge 15 jours plus tard.
Pour une reprise dans les meilleurs délais, les autorités françaises fondent de larges espoirs sur la vaccination pour atteindre l’immunité collective d’ici l’été. A cette date, le gouvernement compte inoculer le vaccin à 30 millions de personnes.
S.L. (avec MAP)