L’Algérie à l’heure de graves troubles sociaux (VIDEOS)
La ville de Bejaïa à 230 kilomètres à l’est de la capitale a vécu toute la journée du 2 janvier, au rythme d’une émeute populaire déclenchée suite à une grève générale décrétée par les commerçants de la ville. Ceux-ci ont voulu protester contre la hausse des prix et l’augmentation des impôts prévue par la nouvelle loi de finances 2017. Ils ont baissé les rideaux, mais leur mouvement a donné lieu à des manifestations populaires, visiblement non encadrées qui ont dégénéré et conduit à une sorte de guérilla urbaine entre des jeunes déterminés à en découdre avec les forces de l’ordre.
La petite Suisse, comme on l’appelle, la ville de Bejaïa est devenue le théâtre d’affrontements violents entre des groupes de jeunes et la police. Ni les gaz lacrymogènes, ni les matraques, ni les balles en caoutchouc n’ont découragé des milliers de jeunes armées de cailloux et qui s’en prenaient tant aux édifices publics que des établissements privés, notamment le siège d’un opérateur télécom et la banque BNP, outre les dizaines de véhicules étatiques, communaux et particuliers.
Les autorités, notamment le ministre de l’intérieur a condamné ces actes de violence et assuré que la situation est maîtrisée. Cependant, la colère des habitants est grande au vu de la répression féroce qui s’est abattue sur les mutins. Ils ont décidé comme prévu de reconduire leur mouvement pour tous les jours de la semaine.
Mardi, les commerçants ont gardé les rideaux fermés, mais les mouvements de protestation ont baissé d’intensité pour regagner d’autres villes, comme Boumerdès, non loin d’Alger, où la population commence à exprimer son ras le bol devant une situation économique et sociale désastreuse, exacerbée par les effets de la baisse des prix du pétrole qui ont sérieusement égrené le budget de l’Etat.
Les spécialistes et les observateurs avaient prédit la multiplication de mouvements sociaux en Algérie, où la situation a été apparentée à une véritable poudrière. Les prochains jours ne seront pas de tout repos pour les autorités algériennes.
Mehdi Demni
[youtube youtubeurl= »As0GO_Wyg48″ ][/youtube] [youtube youtubeurl= »v9fV1RZP31k » ][/youtube]Avant que n'éclate les saccages, la grève était paisible à Béjaïa (B'Gatyeth) en Algérie. https://t.co/w0bHjpUuY5
— POPULI-SCOOP (@argotheme) January 3, 2017